Selon El Pais, la France a marqué sa distance du Maroc dans la crise de Ceuta. Rappelant que lors de la crise de l’îlot de Persil, Paris s’est aligné avec Rabat, « cette fois, cependant, c’était différent : Paris s’est aligné sur ses partenaires européens ». La preuve, les déclarations du secrétaire d’État à l’Europe, Clément Beaune, dans un entretien avec BFMTV lundi 24 mai : « Il y a un épisode où l’Espagne a été mise en difficulté dans sa relation avec le Maroc ». « Nous soutenons l’Espagne », a-t-il ajouté.
« Pour une fois, la France ne prend pas parti pour le Maroc », analyse le journaliste chevronné Jean-Pierre Tuquoi, auteur de plusieurs ouvrages sur le Maroc et le Maghreb. Tuquoi cite l’éditorial du quotidien Le Monde, publié il y a quelques jours. « La réputation internationale du Maroc est gravement atteinte », juge l’éditorial. Le journaliste ajoute : « C’est Le Monde, mais cela reflète d’une certaine manière la situation de la diplomatie française vis-à-vis du Maroc ». Et il ajoute : « C’est un changement incroyable, quand on pense à toutes ces années où la France a toujours défendu le Maroc devant l’UE, devant l’Algérie, devant le monde entier », souligne El Pais.
D’après le journal espagnol, « l’alchimie entre des présidents comme Chirac et les monarques alaouites a disparu. Aujourd’hui, Macron est plus préoccupé par l’Algérie, alors qu’il tente de panser les plaies de la guerre d’indépendance. Il n’a jamais été un habitué des palais marocains : il ne se considère pas comme un frère, ni petit ni grand. « Il y a une distanciation », déclare l’historien Pierre Vermeren, auteur de Le Maroc. Un royaume de paradoxes en 100 questions (Maroc. Un royaume de paradoxes en 100 questions) ».
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