L’Afrique unie et solidaire, rêvée par les pères fondateurs du panafricanisme triomphant de la barbarie coloniale, est aujourd’hui interpellée par l’urgence du parachèvement de la décolonisation dans la dernière colonie africaine et les enjeux de la paix dans un continent marqué par la prolifération des crises, notamment au Sahel, confronté à la montée de la menace terroriste et à l’ingérence étrangère aux relents néocoloniaux. Cette problématique, placée sous le sceau de «faire taire les armes en 2020», au cœur des travaux de la 21e session extraordinaire du comité exécutif de l’Union africaine, est tributaire de la capacité de l’Afrique à s’imposer en acteur incontournable dans la gestion et le règlement pacifique des conflits.
L’Afrique du Sud, présidant le Conseil de sécurité le mois décembre, considère, par la voix de la ministre des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Candor, qu’il s’agit d’une opportunité pour contribuer à la dynamique de la paix qui conditionne le développement durable. Ce défi majeur est fondamentalement lié à la nécessité de faire front pour combattre les tentatives d’ingérence étrangères, participant à la marginalisation de la nouvelle Afrique pour imposer, comme c’est le cas en Libye, des agendas au service d’intérêts commerciaux et géostratégiques.
La situation suscite de légitimes appréhensions. Dans son intervention, le ministre des Affaires étrangères, Sabri boukadoum, prenant acte de la résurgence des conflits et l’occultation de la responsabilité africaine, a évoqué les derniers développements survenus au Sahara occidental source de «grandes inquiétudes» pour l’Algérie soucieuse de la stabilité et de la sécurité dans la région.
La crise de Guerguerat est non seulement une violation des dispositions statutaires, mais constitue aussi un défi lancé à l’Union africaine, solidement ancrée dans le socle anti-colonial et tenue de traduire en actes concrets son engagement contracté par les accords de paix signés en septembre 1991 entre le Maroc et le Front Polisario. Car par-delà la politique du fait accompli, la violation du cessez-le-feu est une sérieuse menace contre la stabilité dans la région soumise au diktat de l’Etat narcotrafiquant rêvant, révèlent le magazine Strategika et le comité d’experts de l’ONU au Mali, d’une extension du commerce du hachich à travers les filières de l’immigration clandestine e long de la bande sahélienne.
Ce redéploiement est motivé par la fermeture de la frontière algérienne et la lutte contre le trafic de drogue, menée avec professionnalisme par l’Armée nationale populaire, en rempart infranchissable, contre le terrorisme et le crime organisé sous toutes ses formes. Cette face cachée de la guerre d’El Guerguerat traduit la crise d’une monarchie aux abois secouée par une grave crise financière et économique.
Horizons, 4 déc 2020
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