Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a signé jeudi devant le Conseil des ministres la nouvelle loi de finances pour 2019 basée sur un prix du baril de pétrole de 50 dollars, une prévision de croissance de 2,6% et un taux d’inflation de 4,5%.
Ce texte prévoit un chiffre d’affaires de 47000 millions d’euros, dont près de 20000 millions correspondent aux revenus de l’exploitation pétrolière.
La nouvelle loi intervient à un moment de crise économique en raison de l’effondrement brutal des prix du pétrole et du gaz, seule richesse de l’Algérie, qui représente 96% de ses exportations et 60% des revenus de l’État et une baisse drastique dans les réserves d’échange qui ont chuté de de 15 milliards de dollars en 2018, confirmant ainsi la tendance à la baisse qui l’a amenée à perdre plus de la moitié des 178 millions de dollars accumulés en 2014.
Lors d’une comparution devant le Parlement, le directeur général de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a révélé que les devises actuelles s’élevent au montant de 82 milliards de dollars, contre 97 milliards au début de l’année. Une chute due à l’obsession de l’Algérie de maintenir les fortes subventions pour les services et produits de base et le logement, ainsi que la facture cyclopéenne de dépenses en salaires publics, afin de préserver la paix sociale.
Ainsi, l’Algérie est plongée dans une crise économique aiguë étant donné que le pétrole et le gaz représentent 95% de ses exportations totales et constituent la base de sa fragile économie.
Les réserves de change de l’Algérie ont commencé à diminuer fin 2014 sous l’effet conjugué de la baisse des prix du pétrole et de la hausse des importations.
Depuis lors, ils sont passés de 178 milliards de dollars à 144 milliards en 2015 et de 144 à 114 milliards en décembre 2016 en raison de leur volonté de maintenir les subventions de l’Etat.
Fin 2017, le régime a annoncé la fin des subventions sur certains produits et la diminution d’autres, notamment l’essence, pour mettre fin à la saignée des caisses publiques, des mesures qui n’ont finalement pas été mises en œuvre face au mécontentement social croissant .