par Mohamed Salah
La diaspora algérienne à l’étranger est classée bonne dernière dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) en termes de transferts de fonds vers l’Algérie. Selon le rapport circonstanciel de la Banque mondiale, l’Algérie est loin, très loin même de l’Egypte avec 25,7 milliards de dollars (mds usd), du Liban (7,8 mds usd) ou du Maroc (7,4 mds usd).
Le rapport même de ces émigrés avec leur pays d’origine rentre dans la compréhension de ces données puisque ce n’est pas le nombre d’Algériens présents à l’étranger, notamment en Europe, qui pose question mais la perception de ce lien affectif qui s’effiloche avec le temps et la distance.
Ce constat chiffré est implacable et renseigne sur le peu de confiance qui existe entre ces Algériens de l’étranger et la patrie-mère sinon comment expliquer cette désaffection, cette méfiance qui fausse les rapports entre les deux parties comparativement avec les Egyptiens ou les Jordaniens et autres Marocains.
L’Etat l’a compris et a cherché et cherche toujours le meilleur moyen de capter ces capitaux en multipliant les initiatives et en offrant les opportunités d’investissement pour les émigrés. Mais force est de constater que la cassure est profonde et nécessite plus que des formules lénifiantes particulièrement avec l’épisode de l’article 51 bis de la nouvelle Constitution qui interdit aux détenteurs de la double nationalité des fonctions sensibles en Algérie.
A l’époque, les Algériens résidents à l’étranger et particulièrement en France se sont sentis touchés dans leur patriotisme. Même l’annonce de Benkhalfa, alors ministre des Finances, d’une opération les ciblant leur permettant d’ouvrir des comptes bancaires en devises en Algérie n’a pas eu son effet escompté.
Et pour nombre d’observateurs, difficile de croire qu’une telle opération allait connaître plus de réussite que les démarches locales connaissant la méfiance de nos émigrés vis-à-vis du pouvoir central. L’instabilité dans les institutions, les directives et contre-directives ont autant refroidi les potentiels investisseurs étrangers que la diaspora algérienne qui hésite de plus en plus à rapatrier son argent en Algérie.
Pourtant les prévisions de la BM pour 2019, si elles sont confirmées, précisent qu’il s’agit de la première progression enregistrée, après cinq ans de stagnation, loin toutefois du record de 2,4 mds usd établi en 2004.
Ainsi, de 2013 à 2017, les envois de fonds vers l’Algérie se sont stabilisés autour de 2 mds usd, selon les données de la BM.
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