Un nouveau cadre juridique pour les migrants dans le monde et en Europe. C’est ce que propose l’ONU avec le Pacte sur les Migrations qui a été adopté ce lundi matin lors d’une conférence à Marrakech. 150 pays ont ratifié ce texte qui a suscité de nombreuses critiques de la part des droites et des extrêmes-droites européennes.
Mais non contraignant, le Pacte ne fait que recenser des principes fondamentaux de droit et formuler des propositions pour une meilleure gestion des flux migratoires.
« Que leur mouvement, a déclaré Antonio Guterres, soit volontaire ou forcé et qu’ils aient ou non pu obtenir une autorisation formelle de mouvement, tous les êtres humains doivent voir leurs droits fondamentaux et leur dignité respectée. Le nier et stigmatiser tout groupe de personnes mènera à la déshumanisation et à l’horreur. Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux fausses histoires. »
Et de fait, il a été beaucoup reproché aux partis de droite et d’extrême droite d’avoir répandu des fausses informations sur ce pacte… En France notamment, avec le Rassemblement National et le parti LR, et jusque chez les porte-paroles des Gilets jaunes.
Dix Etats-membres n’ont en tous cas pas signé le pacte de l’ONU, pourtant certains d’entre eux l’avaient approuvé en juillet dernier.
Le texte n’impose aucune nouvelle règle aux Etats signataires, mais rappelle les principes de défense des droits de l’Homme, des enfants, mais aussi de souveraineté nationale.
L’accord, de son nom complet Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, contient 23 objectifs. Quelque 150 pays étaient représentés lundi à Marrakech pour réaffirmer un engagement politique commun sur la question migratoire. Le pacte onusien doit encore être ratifié lors d’un ultime vote devant l’Assemblée générale des Nations unies le 19 décembre.
La conférence de Marrakech devait être une étape purement formelle dans ce processus mais, le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision sur le pacte.
Près de 160 des 193 pays représentés à l’ONU étaient annoncés à Marrakech, avec une centaine d’entre eux représentés au niveau des chefs d’État, chefs de gouvernements ou ministres. Lundi matin, il était encore impossible de connaître dans le détail les présents et les absents sans liste officielle.
Non contraignant, le Pacte recense des principes -défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale- et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations -échanges d’information et d’expertises, intégration des migrants… Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.
Les défenseurs des droits de l’Homme le trouvent insuffisant, notamment sur l’accès des migrants à l’aide humanitaire et aux services de base ou sur les droits des travailleurs migrants. Ses détracteurs le voient comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé.
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