On les appelle les harragas. Il s’agit des migrants algériens, qui tentent par milliers, chaque année, la traversée clandestine de la Méditerranée en direction de l’Union européenne. Focus sur un phénomène méconnu.
La chasse aux migrants subsahariens transitant par le territoire algérien, lancée par Alger en décembre dernier, a focalisé l’attention des médias locaux et internationaux et contribué à remettre l’Algérie sur la carte de la crise migratoire.Mais elle masque en partie un autre phénomène qui prend de l’ampleur, selon la presse algérienne : le départ clandestin de ses propres citoyens.
L’Algérie est classée, en 2015, au 9e rang des pays d’origine de migrants clandestins arrivés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE), selon un rapport de l’ONG « Algeria Watch ».
En Algérie, on appelle ces migrants les « harragas », en arabe les « brûleurs ». En l’occurrence, des « brûleurs » de frontières. En quête d’un meilleur avenir et faute de visas, plusieurs milliers d’Algériens décident chaque année de quitter clandestinement le pays sur des embarcations légères, et de traverser la Méditerranée en direction de l’Italie ou de l’Espagne, le plus souvent au péril de leur vie.
Selon le quotidien El Watan, le phénomène des harragas, qui est apparu au milieu des années 2000, a pris ces derniers mois « de plus en plus d’ampleur et suscite de nombreuses interrogations chez les services compétents ».
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