Au fur et à mesure que se profilent à l’horizon les élections présidentielles, les positions des uns et des autres se précisent sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la perspective d’un 5e mandat pour le présidentde la République, Abdelaziz Bouteflika.
Si dans le camp présidentiel, on plaide avec force pour cette option tout en se serrant les coudes dans l’opposition en refusant catégoriquement cette éventualité. Un parti politique, qui joue un rôle majeur dans l’animation du camp de l’opposition, vient ainsi de donner la preuve de ce refus d’un 5ème mandat, pour le président Bouteflika.
En effet, et pour la énième fois, le MSP vient de réitérér sa position, en disant non à cette hypothèse. Par la voix de son président, Abderazak Makri, ce mouvement s’est dit opposé avec force, à la perspective que l’actuel locataire d’El Mouradia brigue un autre mandat. Makri a, dans une déclaration, soutenu son opposition à un 5ème mandat, mais a aussi dit non à toute « transmission héréditaire du pouvoir et d’un candidat corrompu ».
Par contre, il s’est clairement prononcé en faveur d’uncandidat consensuel. Le MSP est prêt à soutenir « tout candidat dans le cadre d’un consensus national », ce qui n’est pas une nouveauté, car cette question figure en bonne place dans la dernière initiative politique, lancée par ce mouvement, mais qui, faute de soutien, a catégoriquement capotée. Mais, cette position du MSP ne suscite pas l’adhésion dans l’ensemble du camp islamiste. Le mouvement El Islah vient, en effet, d’en donner la preuve.
Ce mouvement, que préside Filali Ghouini, s’est dit favorable au 5ème mandat. El-Islah a ainsi appelé le « président Bouteflika, à poursuivrel’oeuvre de stabilité et de développement, car il est, à nos yeux, le plus âpte à consolider les fondements de la Réconciliation nationale dans le pays, le plus à même de parachever le processus de développement globalet le plus soucieux de l’avenir de l’Algérie en général, et des Algériens en particulier, à la lumière des développements en cours sur la scène régionale et internationale ». Ce mouvement islamiste s’est dit aussi favorable, à l’appel du chef de l’Etat pour la constitution d’un « front populaire ». Une position loin de constituer une surprise, comme veulent le faire accroire certains, puisque elle s’inscrit en droite ligne de la politique que prône El Islah depuis un certain temps déjà.
Depuis exactement l’arrivée de Filali Ghouini aux commandes du mouvement,ce qui a provoqué de graves remous au sein de cette formation puisque cette intronisationserait entachée d’irrégularités, et d’ailleurs l’affaire est toujours pendante devantles tribunaux et la légitimité de Ghouiniestcontestée. Mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas la premiére fois que le campislamistese distingue par des divergences, sur des questions politiques. Gageons que surcette option du 5ème mandat, il est probable qu’elle ait aussi les faveurs d’unautreparti politique islamiste et l’on pense, nonpas au front d’El Adala deDjaballah, qui s’est positionné ouvertement contre cette éventualité, mais au mouvement El Bina.
Kamal Hamed
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