Le repli à Wall Street freine l’Europe, les doutes persistent

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont clôturé en petite hausse vendredi, leur rebond ayant été freiné par le retournement de tendance à Wall Street après les prévisions jugées décevantes d’Apple et des espoirs ternis sur un éventuel accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,32% à 5.102,13 points. Le Dax allemand a progressé de 0,44% mais le Footsie britannique a perdu 0,29%.

L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,32%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,28%.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a gagné 3,3%, sa plus forte progression hebdomadaire depuis décembre 2016. Le CAC a quant à lui repris 2,71% en une semaine.

Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont respectivement fait part jeudi de leur optimisme quant à une résolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, alors que les deux dirigeants devraient s’entretenir en marge du G20 en Argentine à la fin du mois.

Selon un journaliste de la CNBC, un haut responsable de l’administration Trump a toutefois démenti une information de presse selon laquelle Washington préparait déjà les possibles termes d’un accord, un désaveu qui a refroidi les espoirs de résolution du différend commercial sino-américain.

WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évolue en nette baisse, le Dow Jones cédant 0,84%, le Standard & Poor’s 500 1,11% et le Nasdaq Composite 1,75%.

La forte baisse du géant Apple pèse également lourdement sur le sentiment de marché avec une chute de 6,91% à 206,87 dollars, la valorisation de la marque à la pomme repassant sous les 1.000 milliards de dollars.

Le fabricant de l’iPhone prévoit désormais un affaiblissement de la demande dans certains marchés émergents pour le trimestre en cours, ravivant ainsi les craintes sur les perspectives de bénéfice du secteur technologique.

Le compartiment de la high tech affiche la plus forte sectorielle avec un repli de 2,33%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Autre élément favorisant le repli de la Bourse de New York, les chiffres supérieurs aux attentes des créations d’emploi aux Etats-Unis. Celles-ci ont fortement rebondi en octobre et les salaires ont enregistré leur plus forte progression en rythme annuel depuis neuf ans et demi, ce qui signale des tensions persistantes sur le marché du travail qui pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à poursuivre dans la voie du resserrement monétaire.

“Les données économiques continuent d’être suffisamment solides pour que la Fed maintienne le resserrement monétaire. Nous prévoyons une hausse des taux en décembre et environ deux autres l’année prochaine”, a déclaré Kathy Jones, responsable de la stratégie taux chez Schwab Center for Financial Research.

VALEURS EN EUROPE

Les Bourses en Europe sont parvenues à garder la tête hors de l’eau malgré le repli de Wall Street.

“La guerre commerciale est en partie à l’origine de la récente déroute des actions. Tout signe indiquant que les deux puissances économiques progressent dans ce dossier encouragera les investisseurs à revenir sur les actifs risqués et à acheter des actions à des prix exceptionnels”, écrit dans une note Jasper Lawler, responsable de la recherche de London Capital Group.

Les perspectives d’avancées sur le commerce ont profité en premier lieu au secteur automobile, dont l’indice Stoxx a pris 1,6% avec notamment, à Paris, des gains de 6,65% pour Faurecia et de 7,64% pour Plastic Omnium, les deux plus fortes hausses du Stoxx.

Le secteur lié au pétrole a enregistré la plus forte baisse en Europe (-0,69%) avec le repli des cours du brut: BP a perdu 1,51% et Royal Dutch Shell 0,91%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar a effacé son repli initial et gagne environ 0,3% face à un panier de devises de référence après la statistique sur l’emploi américain.

La hausse reste toutefois limitée car les investisseurs restent concentrés sur les tensions commerciales, a estimé Juan Perez, trader senior sur le marché des changes chez Tempus à Washington.

Dans le même temps, l’euro prend 0,26% à 1,1377 dollar.

TAUX

Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis ont provoqué une nette hausse du rendement des Treasuries à 10 ans qui atteint 3,1969%, un plus haut de près de deux semaines. En Europe, le taux de l’emprunt d’Etat allemand de même échéance a progressé pour revenir à 0,429%.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les cours évoluent à nouveau en nette baisse en réaction à l’annonce des Etats-Unis qui ont indiqué qu’ils exempteraient temporairement huit pays de sanctions relatives à l’Iran, ce qui leur permettra de continuer à importer du pétrole iranien en dépit de la mise en oeuvre dès lundi des pénalités américaines à l’encontre du régime de Téhéran.

Le brut léger américain perd plus de 1% à moins de 63 dollars et le Brent évolue autour de 72,7 dollars le baril.

MÉTAUX

L’élan sur le commerce a soutenu les cours des matières premières, dont le cuivre à Londres qui a touché un plus haut de deux semaines à 6.298 dollars la tonne.

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