Le nombre de mineurs étrangers non accompagnés qui se trouvent sous la tutelle des communautés autonomes espagnoles dépasse 11.174 et continue de croître. Si à la fin de 2017, ils n’étaient que 4.760, ils ont plus que doublé au cours des neuf premiers mois de cette année – en mettant en épreuve toutes les structures d’accueil existantes en Espagne, a annoncé lundi le Diario de Sevilla.
Les autorités marocaines proposent d’accepter le retour des mineurs identifiés comme Marocains si l’Espagne s’engage à payer leur éducation et entretien au Maroc jusqu’à leur majorité.
Pour justifier leur offre de rapatriement en échange d’une éducation, les autorités marocaines rappellent que l’article 7 de l’accord hispano-marocain signé en 2007 sur le retour des mineurs stipule que la partie espagnole assumera le financement des actions de retour des enfants et cofinancera les actions visant à prévenir la migration irrégulière. Prendre en charge leurs études et leur entretien est un moyen d’éviter que, après leur retour au Maroc, puissent souhaiter se mettre, à nouveau, en route vers l’Espagne.
Selon le journal andalou, l’accord de 2007 a suscité à l’époque un enthousiasme de la part des communautés autonomes comme Madrid ou la Catalogne, qui ont même commencé à mettre en place des centres d’accueil au Maroc pour les enfants retournés, mais il n’a pratiquement pas été appliqué. Les autorités de Rabat n’ont pas cherché à identifier les mineurs sous tutelle en Espagne ni à localiser leurs familles au Maroc afin de les rapatrier. Ces dernières ne sont pas non plus toujours enclins à collaborer, car l’émigration d’un enfant de sexe masculin est parfois un projet collectif soutenu par toute la famille, dans l’espoir que le garçon fasse sa vie en Europe, envoie de l’argent chez lui et ouvre peut-être la voie au frère qui suivra son chemin.
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