Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement libyen internationalement reconnu, Mohamed al Taher Siala, a déclaré vendredi que Tripoli était opposée au plan de l’Union européenne (UE) préconisant la création de centres pour migrants en dehors des frontières de l’UE.
L’UE a proposé en juin la création de « plates-formes régionales de débarquement en coopération avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ».
Dans une interview accordée au journal autrichien ‘Die Presse’, Siala a affirmé que tous les pays du Maghreb rejetaient cette idée, avant de souligner que la Libye travaillait avec les pays de la frontière sud pour renforcer la sécurité dans la région.
Selon Siala, près de 30.000 migrants irréguliers sont détenus dans le pays et a souligné que le gouvernement d’union travaille avec l’UE pour le rapatriement de ces personnes dans leurs pays d’origine. Il a également déclaré que l’UE pourrait aider à protéger la frontière sud de la Libye en fournissant un soutien technique tel que des véhicules de patrouille, des avions sans pilote, des hélicoptères « et peut-être quelques armes légères ».
Le HCR et l’OIM ont lancé mercredi un appel conjoint aux dirigeants européens « pour qu’ils prennent des mesures urgentes afin de réduire le nombre record de noyades survenues en Méditerranée cette année ».
« Le ton actuel du débat politique, qui dépeint une Europe assiégée, non seulement il n’aide pas, mais il est aussi totalement éloigné de la réalité », a signalé le Haut Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi.
« Le nombre d’arrivées est en baisse, mais le nombre de pertes en vies humaines augmente. Nous ne pouvons pas oublier que nous parlons de vie d’êtres humains. Le débat est toujours le bienvenu, mais transformer les réfugiés et les migrants en boucs émissaires à des fins politiques en l’est pas », a-t-il martelé.
Le taux de mortalité par noyade lors de la tentative de traverser la mer Méditerranée a augmenté « considérablement » cette année, avec plus de 1.700 vies perdues depuis le début de 2018, selon des données du HCR.
Rédaction/Agences
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