Vingt-quatre ans après la naissance de l’Union du Maghreb arabe (UMA), le bilan reste « maigre ». Ce constat est celui de Saïd Mokaddem, SG du Conseil consultatif de l’UMA, invité, hier, du forum géostratégique d’El Moudjahid.
Il est grand temps, selon lui, de mettre en place un partenariat économique « pragmatique », en vue de surmonter les conflits « politiques » qui « divisent » les cinq Etats, formant ce pôle commun créé le 17 février 1989 à Marrakech. L’orateur a en effet dressé un tableau peu reluisant sur la situation actuelle de cet organisme. M. Mokaddem a fait savoir que les membres du Conseil consultatif ont plaidé à l’unanimité pour le remplacement de leur structure par un parlement maghrébin dont les membres seront élus au suffrage direct.
« L’heure est venue de donner la parole aux populations afin qu’elles s’expriment sur le devenir de cette Union, étant donné que les objectifs escomptés n’ont pas été atteints », a-t-il précisé, expliquant que les membres doivent être choisis parmi les parlementaires en exercice. Leur mission serait de légiférer au profit du bien-être de la région.
Le conférencier a estimé nécessaire « la révision du traité constitutif de cette Union en vue de l’adapter aux nouvelles donnes », sachant que sur les 36 conventions signées par les parties intégrantes, 6 seulement en été mises en application. Ce qui le pousse également à souligner l’importance de revoir les instruments de ratification posant de sérieux problèmes juridiques. Le SG du CC de l’UMA a affirmé que le Maghreb est « une zone prometteuse à plus d’un titre » sachant que sa superficie dépasse 6 millions km2. La moitié de sa population est jeune (moins de 25 ans). Pour encourager l’esprit de citoyenneté maghrébine, il faudrait épurer le parcours semé « d’épines », en adoptant comme priorité« la coopération économique » en attendant« la coopération politique ».
Cette stratégie, qui serait, selon lui, nécessaire dans le contexte actuel marqué par des révolutions populaires et des conflits politiques, incite à une meilleure entente entre les Etats maghrébins pour faire face aux défis de l’heure. Sur ce plan, il estime que « la coopération sécuritaire s’avère un besoin « urgent », compte tenu des crises politiques que connaissent certains Etats de la région particulièrement la Libye et le Mali.
TOUT EST PRÊT POUR UN SOMMET MAIS…
A quand un sommet des chefs d’Etat ? L’orateur a indiqué que tous les préparatifs ont été faits, y compris les documents et les projets à soumettre à cette éventuelle rencontre. Il a souligné que la priorité à soumettre à ce sommet est le projet de création d’une zone de libre échange.
Pour ce qui est de la mise en service de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), M. Mokaddem a indiqué que l’Algérie s’est acquittée de ses cotisations en attendant les autres parties. Il a affirmé que le conflit sahraoui a été écarté de l’agenda de l’UMA, précisant que la fermeture des frontières de l’Algérie avec le Maroc est une question de souveraineté.
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