Les participants ont dégagé quatre principaux axes à étudier au cours de ce colloque. Il s’agit entre autres, de l’identification des problèmes auxquels sont confrontées les diasporas, à l’effet de mettre en place les dispositifs adéquats pour la préservation de leurs droits, et la coordination des Etats maghrébins pour la protection de leurs ressortissants résidant dans les pays en état de guerre, comme la Syrie, ou en situation d’instabilité. Ce qui confirme l’avis de diplomates maghrébins qui ont souligné, à l’ouverture des travaux, que ce rendez-vous maghrébin intervient dans une conjoncture internationale complexe en raison des conséquences de la crise économique qui secoue, depuis quelques années, le continent européen et dont l’impact se fait nettement sentir à l’échelle planétaire. A cela s’ajoutent les tensions prévalant dans la région du Maghreb. Selon plusieurs intervenants, le contexte actuel a changé la donne, interpellant tous les pays de la région ayant une importante diaspora, de revoir cette problématique dans le cadre de la conjoncture de l’heure.
Les Maghrébins représentent 80% de la diaspora arabe
La Méditerranée a, durant les siècles derniers, constitué le trait d’union entre les pays riverains. Les guerres successives dans la région ont engendré, vers la fin du 19e siècle, un flux migratoire de 1,6 million de personnes du nord vers les pays du Maghreb. Durant les années 60, la tendance s’est inversée.
Les communautés maghrébines représentaient, durant les années 70, le quart des diasporas résidant en Europe et 80% des communautés arabes à l’étranger.
Les flux sont actuellement plus importants alors que leurs conditions socio-économiques ne cessent de se détériorer en raison des conséquences de la crise économique, privant bon nombre de ressortissants de la couverture sociale et des droits les plus élémentaires. D’où la nécessité de conjuguer les efforts et d’approfondir la réflexion en vue de mettre en place une stratégie préventive contre l’éclatement de la cellule familiale, la violence, l’échec scolaire. Autant de phénomènes sociaux dont font les frais les jeunes ressortissants maghrébins dans les pays européens.
Un observatoire pour la communauté maghrébine
Le moment est propice pour établir un dialogue constructif avec les pays de résidence surtout au niveau de l’espace européen. Les participants ont, à l’occasion, insisté auprès des diplomates maghrébins pour la concrétisation du projet relatif à la création d’un conseil consultatif permanent chargé des affaires de cette communauté.
Cette institution coordonnera les positions des Etats membres de l’UMA à l’égard des ressortissants et s’attellera à l’élaboration d’une politique de négociations unifiée. Il s’agit également de mettre en place des programmes communs pour la protection des droits de la communauté maghrébine et consolider sa relation avec le pays d’origine.
D’autres ont plaidé pour la création d’un observatoire pour la communauté maghrébine vivant à l’étranger. La concrétisation d’un tel projet sera d’un apport considérable dans la réalisation des travaux de recherche et des études sur la situation de cette communauté notamment dans le règlement de ses problèmes. Les diplomates maghrébins ont adhéré à cette idée.
Tout en saluant l’engagement des pays de l’UMA, le président de la délégation tunisienne, Habib Louzi, a estimé que les propositions du Secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger constituent le prélude à une prise en charge effective des problèmes de la communauté maghrébine résidant à l’étranger. C’est également l’avis de l’ambassadeur libyen, Mohamed Mokhtar Mazen, le chef de la délégation marocaine, Mohamed Bounoua, et l’ambassadeur mauritanien, Blah Ould Mekia.
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