Dans une lettre adressée, lundi dernier, au secrétaire général de l’ONU, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a dénoncé «un climat de terreur, d’intimidation et les campagnes de harcèlement et de persécution parmi les citoyens sahraouis sans défense, du fait du déploiement d’un important dispositif militaire et policier».
«Les autorités marocaines ont arrêté, depuis le 25 septembre dernier, plus de 100 militants sahraouis et 20 d’entre eux sont répartis entre les prisons des villes de Dakhla et d’El-Ayoun occupées», a-t-il indiqué. Ces développements, a-t-il dit, «se produisent sur un territoire qui se trouve sous la responsabilité directe des Nations unies et en présence de la Minurso». Le Front Polisario a demandé à l’ONU d’intervenir «rapidement» pour protéger les civils sahraouis et mettre fin à cette tragédie. Le président sahraoui a indiqué que «ces développements attestent de la nécessité de trouver un mécanisme onusien qui permet à la Minurso de protéger les droits de l’homme dans la région».
Face à la recrudescence de la situation et à l’absence de journalistes et observateurs internationaux indépendants, le président sahraoui a appelé l’ONU à œuvrer à «la levée du blocus militaire et sécuritaire et à l’envoi d’une mission internationale indépendante pour enquêter sur l’agression marocaine sauvage contre les civils sahraouis». Par ailleurs, l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (Afaspa) a appelé hier, lundi, la France à ne plus s’opposer à l’élargissement des missions de la Minurso, au respect des droits de l’homme et à la protection des populations civiles dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
L’association, qui dénonce dans un communiqué, «la haine exacerbée entre deux populations (marocaine et sahraouie) subissant les effets d’une même politique d’un régime qui ruine son pays et pille son voisin au profit d’une caste de privilégiés civils et militaires», relève que «le régime colonial marocain, suscite, depuis plusieurs années, l’affrontement entre sa colonisation de peuplement et la population sahraouie qui subit l’occupation de son pays depuis 36 ans».
«Même au football, une victoire sahraouie est devenue inadmissible pour une population pauvre et facilement fanatisée», déplore l’association qui rappelle qu’«à l’issue d’un match remporté récemment par l’équipe locale de Dakhla sur une équipe venue du Maroc, des affrontements se sont produits, à l’issue desquels deux Sahraouis ont été assassinés».
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