Selon plusieurs combattants, l’offensive a permis la prise d’un complexe de 700 appartements près du Centre de conférences. Elle a également été l’occasion d’une démonstration de force des pro-CNT, qui ont poussé de tous côtés dans un effort coordonné, depuis l’ouest, le sud et l’est, afin d’acculer les pro-Kadhafi vers la mer, avec le soutien aérien de l’Otan. Mais à mesure que l’étau se resserre, les tirs fratricides augmentent. A plusieurs reprises vendredi, des combattants ont reçu l’ordre d’arrêter de tirer parce qu’ils touchaient d’autres pro-CNT quelques kilomètres plus loin, selon un journaliste de l’AFP. Sur le plan humanitaire, la situation des civils restait critique. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), «plusieurs milliers de civils sont toujours bloqués dans Syrte» et seuls quelques médecins étaient encore présents à l’hôpital Ibn Sina, le principal de la ville, pour soigner les blessés. «En raison des combats dans la zone, la plupart des patients ont été déplacés des salles vers les couloirs et l’hôpital est plein de civils venus du quartier, dont de nombreuses femmes et des enfants en bas âge», a déclaré Cordula Wolfisberg, médecin de la Croix-Rouge, qui a pu pénétrer dans l’hôpital jeudi.
Plus au sud, à Bani Walid, vaste oasis au relief accidenté à 170 kilomètres au sud-est de Tripoli, les fidèles de l’ancien «Guide» en fuite opposaient eux aussi une résistance toujours opiniâtre, que les pro-CNT tentaient à nouveau de contourner en négociant avec les tribus de la ville. Selon le commandant pro-CNT Omar Fifao, une délégation a été chargée de discuter avec des représentants des tribus. La rencontre devait avoir lieu vendredi ou samedi, en dehors de la ville. «Nous avons demandé une réunion afin de pouvoir entrer à Bani Walid sans combat, mais s’il n’y a pas d’accord, nous n’aurons d’autre choix que d’attaquer», a-t-il déclaré à l’AFP, en évoquant un délai de «deux jours». Des milliers d’habitants de Bani Walid ont fui la ville depuis plusieurs semaines, mais l’exode se poursuit. Selon le commandant Omar Binma, «entre 50 et 80 voitures transportant des familles sortent tous les jours de Bani Walid».
Malgré les combats, la relance de la production pétrolière libyenne, qui était de 1,6 million de barils par jour (b/j) avant le conflit lancé le 15 février et qui avait quasiment cessé, semble efficace, avec déjà 350.000 b/j, selon le Middle East Economic Survey (MEES).
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