Pour trafic de drogue: Alger veut juger un député malien


par Djamel Belaifa

Suite à une demande formulée par l’Algérie, l’Assemblée nationale du Mali est en train d’étudier une demande de levée de l’immunité d’un député touareg de la majorité présidentielle, accusé de trafic de drogue par la justice algérienne. Selon l’AFP qui cite des sources parlementaires maliennes, cette demande concerne un député de la région de Tassalit dans le nord du Mali, Deiti Ag Sidimo. « Nous avons convoqué le député en question pour l’écouter, mais il n’a pas répondu » à la convocation, a indiqué la même source. 

 
Dans la commission rogatoire que la justice algérienne a adressée au Mali, et qu’un journaliste de l’AFP a pu consulter, il est précisé que le député en question « est impliqué dans l’acquisition et la vente de cinq quintaux (500 kilos) de stupéfiants entre le Niger, le Mali et l’Algérie ». La région de Téssalit, dont Deiti Ag Sidimo est l’élu, est située à proximité de la frontière algérienne. Cette zone désertique difficilement contrôlable, est le théâtre de trafics divers dont celui de la drogue, auxquels s’adonnent différents groupes criminels. Certains sont liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a des bases dans le nord du Mali d’où l’organisation opère dans plusieurs pays de la zone bande sahélo-saharienne. 
 
Dans cette même zone, quatre personnes liées à un trafic de drogue ont été tuées, il y a une quinzaine de jours, lors d’affrontements entre trafiquants de drogue. L’AFP avait fait état de violents affrontements entre trafiquants au sujet d’un butin de drogue (chanvre indien) évalué à une tonne. L’agence française qui cite une source au gouvernorat de Tombouctou a souligné que les personnes décédées sont des trafiquants maliens et nigériens. Les trafiquants ne se sont pas entendus sur le partage de la vente de drogue. 
 
La traque des trafiquants et de leur marchandise, par les forces de sécurité maliennes s’est poursuivie durant plus de trois jours. « Nous avons déployé les troupes nécessaires pour traquer une tonne de drogue et des trafiquants dont certains viennent d’être libérés et font d’une partie du désert malien, un lieu de transaction et de passage de la drogue », a déclaré a l’AFP, par téléphone le lieutenant Moussa Diakité, membre de l’état-major de l’armée dans le nord du Mali. Selon lui, la tonne de drogue recherchée était au centre d’un différend qui opposait depuis plusieurs jours des filières de trafic de drogue. 
 
Le désert malien est un lieu de passage de la drogue qui transite par le Mali pour prendre la direction de la Libye via le Niger, le Tchad, une autre partie de la drogue étant amenée au Maroc, selon des experts. Plusieurs bandes de trafiquants, dont certaines liées à la branche maghrébine d’Al-Qaïda (Aqmi), sévissent dans le désert du Sahara, de l’Algérie à la Mauritanie en passant par le Mali et le Niger.

Le Quotidien d’Oran, 04/10/2011

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