Un roi pourtant réputé gentil

Les dirigeants français, président en tête, n’arrêtent pas de nous dire que le royaume voisin est l’endroit le plus démocratique du monde arabe et qu’il n’y a que l’Etat sioniste, l’autre constructeur de murs, pour le surpasser dans la dispense des «bienfaits» du style Papon. Mais, généralement, les Algériens n’ont jamais vraiment cru ce que leur racontent les coqs tricolores, ou même leurs canards. Ils savent par expérience qu’on leur ment. Ne leur disait-on pas que les ancêtres de Jugurtha, de l’émir Abdelkader et de Fatma N’soumer c’étaient… les Gaulois ? 
Donc, tout comme Israël, le Maroc s’avère une fausse démocratie où les colonisés ont droit à une répression distincte et si généreuse qu’elle va parfois jusqu’à abréger les souffrances des gens. Bien sûr, le monde n’est pas dupe.

Les gens savent mais se taisent. Une sorte d’omerta est maintenue sur ce qui se passe dans les territoires occupés, comme dans les histoires de la mafia. Qui serait prêt à braver Sarkozy, un sachem qui sait se faire plus imprévisible que son ex-copain Kadhafi ? Qui oserait lui dire d’arrêter de couvrir les atteintes aux droits humains, le jeu favori du makhzen contre les populations du Sahara Occidental? 

Des crimes qu’en vérité on ne peut plus cacher au monde, comme vient de le démontrer la décision du Congrès américain de geler l’aide militaire accordée périodiquement aux FAR. En raison, justement, du viol constant des droits humains par les forces régulières du roi, aidées depuis la tragédie de Gdeim Izik par les colons civils. Des représailles terribles qui suscitent les condamnations de par le monde. Mais cela ne va pas plus loin ; Paris veille au grain et empêche à l’ONU toute mesure qui viendrait empêcher les massacres et les destructions de suivre leur cours dans l’ancienne colonie espagnole. Ainsi, on assure à Rabat la même impunité qu’on assure à Israël. 
Que Javier Bardem se déplace aux Nations unies pour défendre les Sahraouis et leurs droits, que les juristes européens se disent préoccupés par les «graves exactions» des autorités marocaines ou que le président sahraoui inonde le bureau de Ban Ki-moon de plaintes, rien ne change. Et que peuvent faire les Sahraouis fauchés comme ils sont, alors que le tarif pétrolier des «bombardements humanitaires» grimpe à 35%.
M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr

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