« Nous n’appartenons pas au Maroc et aucune loi internationale ne reconnaît le Sahara Occidental comme une propriété du Maroc », a expliqué le Premier ministre sahraoui dans le dernier numéro de la revue italienne de géopolitique (LIMES), parue mardi, ajoutant que les Sahraouis « abandonnés de tous, sont prêts à reprendre les armes ».
A une question sur les attentes du peuple sahraoui du prochain round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, Taleb Omar a indiqué que le Secrétaire général des Nations Unies Secrétaire nous a assuré qu’après la réunion de l’Assemblée Générale, nous serons informés de la date de ce prochain round. Mais je vous dis maintenant, qu’aucun de nous, n’avait de grands espoirs dans ces négociations ».
» Il s’est produit beaucoup de rounds de négociations, mais nous ne sommes jamais entrés dans le c£ur du problème. Le Maroc n’est d’accord que pour parler de l’autonomie, tandis que l’émissaire de l’ONU (Christopher Ross, ndlr) insiste sur le référendum comme une parfaite synthèse entre les options du Maroc et des Sahraouis. Ban Ki-moon fait pression pour le progrès (des négociations), mais pour le Maroc, le seul référendum possible serait celui sur l’autonomie, pour nous et pour l’ONU, cependant, c’est sur l’autodétermination », a-t-il ajouté.
Sur l’acceptation par les Sahraouis de l’option d’autonomie comme une première étape vers l’indépendance, Taleb Omar a rappelé que James Baker, ancien envoyé de l’ONU, avait proposé cette démarche, mais le Maroc affirme que l’autonomie est la solution ultime, il est impossible de s’entendre avec cette option ».
» Je vous rappelle que le droit international ne considère pas que le Sahara occidental appartient au Maroc, l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, comment une nation (le Maroc) décide du statut d’une terre qui n’est pas la sienne ? », s’est-t-il demandé, précisant que « nous devons d’abord déterminer à qui appartenait cette terre. Ceux qui parlent de séparatisme sahraoui, utilisent un terme impropre ».
Interrogé si la nouvelle Constitution marocaine pourrait mener à la résolution de la question sahraouie,Taleb Omar a affirmé que cette Constitution « ne peut pas changer le destin de notre peuple, en bref, pour nous, elle est un événement qui ne nous intéresse pas du tout ».
Le Premier ministre sahraoui a rappelé que « le peuple sahraoui, qui a déclenché +le printemps arabe+ risque d’être oublié, marginalisé », dénonçant « l’inaction de l’Occident » quant à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.
« Nous ne voulons pas d’intervention militaire de l’OTAN comme en Libye, bien sûr, mais que l’Occident s’intéresse à nous, à un peuple non violent, qui n’a pas eu recours au terrorisme pour être remarqué, qui croit encore à a solution démocratique », a-t-il dit, estimant que « nous sommes même prêts à revenir à la proposition Baker, pour une période transitoire de 5 ans avant l’indépendance pour débloquer la situation, mais le Maroc ne semble pas inclure dans son vocabulaire le mot référendum ».
Evoquant la possibilité de la reprise de la lutte armée, Taleb Omar que cette question sera « au centre des débats du congrès du Front Polisario prévu en décembre prochain à Tifariti », soulignant que « beaucoup de nos compatriotes soutiennent qu’en 16 ans de guerre (1975/1991), nous avons obtenu beaucoup plus de résultats qu’en 20 ans de paix » (cessez le feu ndlr).
« Le peuple sahraoui est d’accord avec les initiatives démocratiques, comme cela s’est passé à Gdeim Izik. La résistance pacifique, cependant, n’a pas trouvé de réponse de la part de l’ONU et de la communauté internationale.
Nous ne voyons pas de résultats, aussi bien en matière de solution politique ou des droits humains », a-t-il déploré.
« C’est pourquoi la majorité de la population est maintenant en faveur du retour aux armes. La direction du Front Polisario a jusqu’ici, maintenu l’option de la paix, avec la conviction que la diplomatie peut apporter des résultats, comme ce fut le cas en Tunisie ou en Egypte.
La communauté internationale, l’ONU et l’Union européenne, doivent soutenir ce choix. Le dernier mot revient au Congrès, mais si les gens continuent de voir que toutes les portes sont fermées, le retour aux armes sera voie dangereuse à suivre », a-t-il expliqué.
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