Les dirigeants du Front Polisario ont fini à leur tour par dire leurs craintes face à la drogue produite en toute « démocratie » par les agriculteurs attitrés du royaume de Mohamed VI. Au Maroc, la drogue, ce n’est un secret pour personne, c’est plus populaire que la « chemma (tabac à chiquer) » en Algérie. Chez le roi, on cultive le haschich comme on cultive chez nous, à Mascara, la patate. Sauf que, contrairement à nous, les Marocains exportent leur produit, un sans papiers, partout dans le monde. Les operateurs locaux arrivent à le placer même chez nous malgré une frontière fermée, avantage qu’ils n’ont pas ailleurs.
Il n y a pas d’office chérifien de la drogue comme pour le phosphate, mais les gains sont là, aussi profitables directement ou indirectement à tous, roi et sujets. Et cela ne concours pas à rasséréner les Sahraouis de la RASD (Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975, ndds) ni, d’ailleurs, les Algériens de la RADP qui, chaque année, se tiennent le ventre lors de la récolte du cannabis, comme c’est le cas actuellement. Le Maroc ne constitue pas une menace régionale en raison de sa seule politique expansionniste mais aussi parce qu’il compte parmi les plus grands producteurs et exportateurs de drogue dans le monde, affirme le Polisario dans un communiqué rendu public à l’issu de la réunion du bureau de son secrétariat national vendredi dernier.
Le texte regrette la prolifération des bandes de narcotrafiquants dans la région et s’engage à prendre les mesures nécessaires pour contrer avec la rigueur voulue ce « grave phenomène ». Ainsi, et c’est significatif, le Polisario évoque pour la première fois le négoce marocain de la drogue et ses dangereuses conséquences sur nos sociétés alors que plus à l’Est dans la région on s’attelle à démocratiser le trafic d’armes après y avoir favorisé le commerce des drogues douces et dures et encouragé le job du… kidnapping. Des activités qui ont désormais cours au Sahel mais qu’on retrouve sur la rive subméditerranéenne, où « nage » le cannabis marocain. C’est-à-dire face aux néo-bienfaiteurs qui qualifient les coups d’Etat de « soulèvement populaire », comme le relevait implicitement Silvio Berlusconi avec ce qui semble être un point de remord lorsqu’il démystifiait l’agression contre la Libye.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Soyez le premier à commenter