20eme anniversaire de la MINURSO : le double moral de l’ONU

Depuis la fin de la guerre froide, le Conseil de sécurité a lié le respect des droits humains au maintien de la paix et la sécurité. Un exemple récent est la résolution autorisant l’OTAN à intervenir pour faire respecter le blocus aérien face a la « violation grave et systématique des droits humains, y compris la répression de manifestants pacifiques. » Adoptée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, la résolution souligne «la nécessité de respecter la liberté de réunion pacifique et d’expression, y compris la liberté des médias», demande que «des mesures soient prises pour répondre aux demandes légitimes de la population » et a exhorté les autorités libyennes à « permettre un l’accès immédiat des observateurs internationaux des droits humains  » et  » lever immédiatement les restrictions sur les médias de toutes sortes ». Le fait que le Conseil de sécurité refuse d’imposer le respect des droits humains dans le territoire du Sahara occidental et ne traite pas avec le même barème appliqué en Libye, est une exception qui compromet sérieusement sa crédibilité et donc sa capacité à maintenir la paix et la sécurité dans la région.

En 2006, le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a conclu dans un rapport confidentiel divulgué à la presse que la plupart des violations des droits humains découle de l’absence de réalisation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. En vue d’une promesse de référendum non tenue, de l’inviabilité de la lutte armée et le manque de succès des initiatives diplomatiques, la défense du droit à l’autodétermination est devenu un axe important des campagnes des activistes sahraouis sur la base de l’article 1 des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en Décembre 1966.

Pour réprimer leurs activités et intimider les citoyens sahraouis, les autorités marocaines ont utilisé des lois qui interdisent les attaques contre «l’intégrité territoriale» du Maroc, ce qui a conduit à des violations des droits d’expression, d’association et de réunion, ainsi que des procès sans garanties judiciaires, abus, tortures et violences policières. Le Maroc a également imposé des restrictions sur les médias et des observateurs internationaux ont été expulses, menaces et ont été même victimes de tentatives de viol. Dans un rapport de 2008, Human Rights Watch (HRW) a conclu que les limites aux avances que le Maroc a fait depuis les années 90 en matière de droits humains se manifestent dans la répression des positions contraires à la thèse que le Sahara occidental fait partie Maroc.

Dans une lettre au « Groupe d’ Amis« , envoyé en Juin 2010 et divulguée plus tard à la presse, l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, fait allusion à sa frustration face à l’attitude du Maroc et de l’absence de progrès et a demandé du soutien pour sortit de l’impasse.

Christopher Ross lui-même a averti que sans davantage de volonté politique, poursuivre les pourparlers ne servira qu’ à discréditer l’ONU. Les manifestations organisées par le camp de Gdaym Izik et les demandes véhémentes des droits économiques, sociales, civiles et politiques provenant du Sahara occidental et d’une grande partie du monde arabe montrent que pour atteindre une paix durable et une stabilité régionale, toute solution politique doit inclure le respect des droits humains.

Dans un rapport avec de nombreuses lacunes, en avril 2011, le Secrétaire général reconnaît le devoir de l’ONU de promouvoir les normes des droits humains dans toutes ses opérations et le Conseil de sécurité a renouvelé pour une autre année le mandat de la mission onusienne pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO), soulignant «l’importance de faire des progrès sur la dimension humaine comme un moyen de promouvoir la transparence et la confiance mutuelle. » Toutefois, les mesures qui sont actuellement limitées à faciliter les rencontres entre les camps sahraouis de Tindouf et leurs proches au Sahara occidental pour des raisons humanitaires. Un mécanisme efficace de surveillance des droits humains pourrait améliorer le bien-être de la population en construisant la confiance entre les parties au conflit. Ainsi, une plus grande liberté d’expression, de réunion et d’association pourrait ouvrir des espaces pour un débat serein sur les différentes options pour l’avenir sans crainte de représailles, la création d’un climat de confiance propice au dialogue.

Peut-être que le Secrétaire général a l’intention de projeter une image d’impartialité. Toutefois, depuis le rapport Brahimi (2000), l’impartialité dans les opérations de paix n’est pas vue comme neutre, mais comme l’adhésion aux principes de la Charte des Nations Unies, y compris le respect des droits humains.
Un plus grand engagement pour les droits humains serait compatible avec la responsabilité spéciale de l’ONU envers la population d’un territoire non-autonome, après le retrait unilatéral de l’Espagne en tant que puissance administratrice en 1976, este devenue de facto sans les protections conférée par l’article 73 de la Charte des Nations Unies.

Ban Ki-moon, en suivant les instructions en français est manifeste indiquant la participation du génocide chaque fois qu’il refuse de demander le respect des droits de l’homme au Sahara.

Si le Maroc compte avec puissants alliés comme la France qui a déclaré une guerre ouverte contre le peuple sahraoui, la résistance populaire au Sahara occidental est soutenue par l’Etat le plus puissant en Afrique du Nord, l’Algérie. La République sahraouie en exil est reconnue par l’Union africaine comme le gouvernement légitime du Sahara occidental. Et le Front Polisario reçoit un soutien important des principaux pays du G77 et de militants de la société civile transnationale.

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