Leur «humanisme» et le nôtre

Comme pour la définition du terrorisme,s les pays occidentaux de la «communauté internationale» diffèrent désormais avec nous dans la question humaine. Nous avons pris du retard et il nous devient pratiquement impossible de combler l’écart. On ne saura jamais pratiquer des «bombardements humanitaires», le dernier titre accolé aux razzias des temps modernes. Et lorsque les capitales de la «communauté internationale» se félicitent de ces bombardements aussi meurtriers que destructeurs dans la Libye martyre, on s’en prend à l’Algérie pour avoir secouru des voisins qui fuyaient leur pays en raison du sort pas très humanitaire qu’on leur réservait. On n’aime pas Hannibal et le Jeune Indépendant n’avait pas hésité à lui assener ses verités lors de ses turpitudes en Suisse, mais nous sommes Algériens et musulmans. Nous ne pouvons refuser ni l’hospitalité ni l’aman aux fugitifs d’un pays qui s’est toujours tenu à nos côtés, lorsqu’ils en font la demande. Les troupes du CNT oseraient-elles un quelconque reproche si l’on inversait les rôles et que demain la famille Abdeljalil se pointait en difficulté à Debdeb ? Le monde est témoin que les Algériens n’accueillent pas les Libyens pour 35 % de leur pétrole, comme ils n’accueillent les centaines de Touaregs libyens qui affluent vers nos frontières que pour les soustraire à la vengeance et aux liquidations physiques qui leur sont promises. Dès le début des hostilités, l’Algérie avait ouvert son territoire et offert l’asile à toutes les personnes, libyennes et autres, qui fuyaient la guerre. Sans demander à quel camp elles appartenaient ! L’Algérie a-t-elle exigé quoi que ce soit des quelque 160 mille Sahraouis en contrepartie de l’asile qu’elle leur offre depuis l’envahissement de leur pays par les forces marocaines en 1975 ? Est-ce l’Algérie qui met son veto à la protection des droits humains au Sahara occidental, alors qu’on les viole régulièrement et que tout le monde le sait, y compris Ban Ki-moon et encore mieux, Sarkozy ?
L’Algérie dit tenir à l’application scrupuleuse des résolutions onusiennes. C’est bien, mais il faut que nos dirigeants se rendent compte qu’il arrive que ces résolutions traduisent parfois fidèlement une sentence de l’imam Ali : «Kalimat haq ourida biha baatil (un mot juste qui vise un objectif injuste)». 
M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr

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