Moulay Hicham : le référendum aura été un acte de « renouvellement d’allégeance »

Marocution, Malaga 12 juillet 2011 – Même si les taux semblent disproportionnés, Moulay Hicham a déclaré ne pas être surpris par les résultats du référendum. Il a néanmoins fait remarquer que, loin de rompre avec le passé et d’être « un acte fondateur d’un nouvel ordre citoyen », le référendum aura été en quelque sorte un acte de « renouvellement d’allégeance».

Le Maroc, a-t-il dit, a besoin d’un gouvernement et d’un premier ministre extrêmement forts s’il veut rentabiliser au maximum les nouvelles dispositions constitutionnelles, soulignant que le contexte politique marocain est marqué par ce qu’il a qualifié de « fatigue générale » 

C’était lors du débat qui a suivi la conférence donnée par le cousin de Mohammed VI, mardi 12 juillet au rectorat de l’université de Malaga, dans le cadre de ses cours internationaux d’été. 

Le prince Moulay Hicham Ben Abdellah El Alaoui a mis en garde contre l’islam politique, mais aussi contre l’islam d’état, rappelant à cet effet la maladresse des prêches du vendredi, précédant le référendum sur la nouvelle constitution marocaine, appelant dans les mosquées les fidèles à voter « oui ». 

Le ‘’réveil’’ que connaît le monde arabe pose à nouveau l’éternelle question de la séparation entre les sphères politique et religieuse. On devrait s’inspirer des processus d’introduction de la laïcité en occident, sans en importer le modèle, a-t-il souligné, précisant que plusieurs changements sont en cours dans ce sens, mais que d’ici 10 ou 20 ans, des sujets hautement symboliques, concernant des questions délicates comme les droits des homosexuels, vont se poser.

L’importance donnée aux réseaux sociaux dans l’avènement des mouvements qui secouent le monde arabe, comme celui du 20 février, est exagérée, ces réseaux étant uniquement des instruments qui, à eux seuls, ne peuvent apporter la démocratie, a souligné Moulay Hicham.
Il a fait remarquer que, lorsque les régimes sont fermés, et qu’il n’y a pas de « structure d’intermédiation », ce genre de mouvement pousse dès le départ les mobilisations à l’extrême, vers « la demande du départ du régime ». Par contre, lorsqu’il y a ouverture, à un moment ou à un autre, il faut dialoguer. Ce qui devrait inciter ces mouvements à s’organiser au niveau national, éventuellement avec un directoire. Et le seul appui dont ils ont besoin, c’est l’appui moral, a-t-il déclaré.
Photo : Marocution

C’était la première fois que le prince Moulay Hicham s’exprimait publiquement en Espagne, et surtout les premières déclarations publiques après la célébration du référendum au Maroc.
Dans l’exposé qu’il avait présenté en anglais, celui qu’on appelle le prince rouge a analysé « le printemps arabe », un printemps qui se convertit en été très chaud ! Les cas tunisien et égyptien d’abord, les problèmes libyen, yéménite et syrien, ou encore les situations au Bahreïn, en Jordanie, en Algérie ou encore au Maroc sont analysés minutieusement par le prince-politologue, présenté à l’auditoire comme « le premier membre d’une famille royale arabe qui se prononce ouvertement pour la démocratie » 

La conférence-débat à laquelle Marocution a assisté a été suivie avec beaucoup d’intérêt par des professeurs universitaires, des journalistes et des étudiants, directement ainsi qu’à travers un Campus virtuel sur le Net. 
Marocution,  12/07/2011

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