L’Algérie et la Tunisie, deux pays limitrophes de la Libye, affichent leur soutien à l’option du dialogue politique entre les parties en conflit pour aboutir à une solution à la crise qui secoue ce pays depuis le mois de février. Les deux pays réaffirment ainsi leur rejet de l’option militaire qu’ils considèrent comme «vaine».
La position des deux pays maghrébins a été exprimée avant-hier à Alger par leurs ministres des Affaires étrangères, l’Algérien Mourad Medelci et son homologue tunisien Mohamed Mouldi Kéfi. S’exprimant dans une conférence de presse tenue à la résidence Djenane El Mithak à l’issue de la réunion la 6e session de la commission de concertation politique entre l’Algérie et la Tunisie, les deux ministres ont exprimé la même position à ce sujet, indiquant que «le dossier de la crise en Libye a pris la part du lion» dans leurs entretiens.
«Nous constatons qu’aujourd’hui la majorité de la communauté internationale est consciente et convaincue que l’option militaire (en Libye) n’est pas une solution», a dit en substance M. Medelci qui a ainsi réaffirmé que «la voie politique demeure la seule voie de sortie de crise». «La démonstration se fait un peu partout à travers le monde sur la vanité de la solution militaire (…) La voie politique demeure la seule voie de sortie de crise», a encore insisté le ministre algérien. De son côté M. Kéfi a indiqué qu’actuellement «il y a une conviction internationale qu’il n’y a pas d’autres solutions autre que celle pacifique en Libye».
Les deux ministres ont donc insisté sur la nécessité de privilégier «le dialogue politique entre l’ensembles des parties libyennes», appelant notamment à appuyer les différentes initiatives et efforts pour une «solution pacifique à la crise libyenne conformément à la feuille de route de l’Union africaine (UA)». Les deux ministres ont appelé à cet effet à se référer à «l’accord cadre établi lors du dernier sommet de l’UA à Malabo (Guinée-équatoriale) », affirmant que ces accords «ouvrent la voie à une solution pacifique et acceptable» en Libye. M. Kéfi a d’ailleurs salué les efforts entrepris par l’Algérie dans ce sens à Malabo, soulignant que son pays soutient ces efforts. Interrogé sur l’existence, ou éventuellement la possibilité de voir l’Algérie entreprendre une médiation entre les parties libyennes en conflit, M. Medelci n’a ni infirmé ni confirmé.
«Depuis le début du conflit l’Algérie a fait partie des pays qui ne cessent de militer en faveur d’une solution politique en Libye. Cela pas seulement sur le plan du discours, mais il y a eu un travail colossal qui a été entrepris sur le terrain par tous les responsables algériens concernés», a-t-il répondu. Largage d’armes par la France : «l’histoire retiendra…. « Interrogé par ailleurs sur le largage par la France d’armes pour les rebelles libyens et sur la position d’Alger à ce propos, M. Medelci s’est voulu philosophe : «Ceux qui vont faire l’histoire ce sont ceux qui aident les Libyens à reprendre le langage de la paix et pas ceux qui les aident à s’armer pour s’entretuer», a-t-il dit, appelant au passage «au respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU».
Sahara occidental, dans l’attente «d’idées constructives»
Interrogé par ailleurs sur l’autre conflit maghrébin, à savoir le dossier du Sahara occidental, le ministre tunisien a indiqué qu’il suivait «de près les différentes réunions». «Nous souhaitons qu’une solution soit apportée le plus tôt possible à cette question, et nous attendons le prochain round de négociations, qui, nous espérons, sortira de nouvelles idées plus constructives», a-t-il dit.
Le Jeune Indépendant, 10/07/2011
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