Le Comité de décolonisation de l’ONU s’y met

Alors que le Maroc s’entête toujours à chercher du crédit à son plan d’autonomie rejeté dans le fond et dans la forme par la communauté internationale, le Comité de l’ONU chargé d’étudier la question relative à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux n’a hésité à valider le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La présence à cette ultime réunion du «Comité des 24» de certains pays amis de la RASD a été décisif. 
 
Dans ses travaux de la première session pour la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2011-2020), le Comité a constaté, d’abor, que la divergence fondamentale entre le Front Polisario et le Maroc réside dans la question de l’autodétermination, souligne l’ONU. «Le Front Polisario propose la tenue d’un référendum envisageant plusieurs options, y compris l’indépendance, tandis que le Maroc tient à un régime d’autonomie négocié et à un référendum de confirmation à option unique», constate l’ONU. Cependant, les débats étaient plus déterminants. La représentante de Cuba n’est pas allée par quatre chemins en appuyant le droit des Sahraouis à l’autodétermination, en soulignant que le peuple du Sahara occidental lutte, depuis 40 ans, pour son indépendance. Le Comité des 24 «doit jouer un rôle central», a-t-elle soutenu en souhaitant que le peuple sahraoui puisse «décider librement de son avenir». 
 
Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, lui, a estimé que vingt années après la création de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), « le Maroc profite toujours de ses amitiés au sein du Conseil de sécurité pour tenter, depuis 2007, de vendre sa prétendue proposition d’autonomie». Or, a-t-il dit, «cette proposition consiste seulement à demander au peuple sahraoui de renoncer à la possibilité de son indépendance et à accepter de rejoindre la puissance occupante». Dans la foulée, Ahmed Boukhari s’est dit «convaincu que le Comité des 24 reconnaîtrait sans mal qu’une telle proposition nie le principe d’autodétermination formulé dans la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU de 1960». Le responsable sahraoui n’a pas manqué de dénoncer l’entêtement du Maroc qui est d’ailleurs à l’origine directe de l’échec des négociations de Manhasset.

Le septième round de négociations informelles Front Polisario-Maroc, tenue la semaine dernière à Manhasset (New York) sous les auspices de l’envoyé personnel du secrétaire général, n’a d’ailleurs pas abouti «en raison du manque de coopération du Maroc». M. Boukhari a appelé le «Comité des 24» à assumer ses responsabilités vis-à-vis de «la dernière colonie africaine inscrite à son ordre du jour». Il a demandé également au Comité d’envoyer une mission d’enquête au Sahara occidental et de suivre, en outre, très étroitement le processus actuel de négociations. La dernière enquête effectuée par ce comité au Sahara occidental date du début des années 1970 lorsqu’il était sous occupation espagnole. 

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