Certes, cette visite de Juppé à Alger a beaucoup de points positifs pour les deux pays, mais elle aura certainement un penchant franc vers un échange de points de vue sur ce qu’il faut faire pour aider le peuple libyen à sortir indemne de l’impasse politique actuelle.
Et, selon certains échos, comment ménager une porte de sortie honorable pour Mouammar Kadhafi. Beaucoup d’observateurs estiment ainsi que la visite du ministre français des Affaires étrangères, la dernière étant de Bernard Kouchner et remontant à mai 2008, sera particulièrement axée sur les différents moyens de gérer la crise libyenne, d’autant que Paris a toujours voulu, sans l’avoir pour le moment, le soutien algérien dans sa campagne anti-Kadhafi.
L’Algérie a même été à un moment accusée de recruter des mercenaires au profit de Tripoli, alors que Paris, a dirigé le «bal» avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour mener une guerre via l’ONU contre le régime de Kadhafi.
A Alger où il rencontrera son homologue Mourad Medelci mercredi et le président Bouteflika ainsi que le Premier ministre Ahmed Ouyahia jeudi, M. Juppé aura de franches discussions autant sur ce dossier libyen qui se dirige vers un bourbier politico-militaire régional, que sur celui, connexe de la Tunisie.
Pour autant, les relations bilatérales seront également l«’autre gros morceau au menu de l’agenda du chef de la diplomatie française en Algérie. Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, M.
Amar Belani, a indiqué que cette visite «s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue politique entre les deux pays et participe de leur volonté commune d’édifier un partenariat d’exception qui soit à la mesure des liens multiformes qui les unissent en termes d’histoire, de voisinage et de densité des rapports humains».
La même source précise qu’au cours de cette visite, les deux hommes aborderont toutes les dimensions de la relation bilatérale et partageront leurs analyses sur les sujets de politique internationale et régionale d’intérêt commun (Libye, processus de paix au Proche-Orient, Sahara occidental, lutte contre le terrorisme, UPM, relations avec l’Union européenne…)».
Sur le dossier sahraoui, l’échange de points de vue sera également important, Paris ayant toujours soutenu la position d’une des deux parties au conflit, et ce faisant, a retardé l’ouverture de négociations franches pour la décolonisation de ce territoire.
Pour autant, l’embellie entre Alger et Paris intervient en fait dans le sillage de la nomination de l’ex-Premier ministre J.P Raffarin en septembre dernier par le président Sarkozy comme son envoyé spécial pour assainir certains dossiers économiques avec l’Algérie dont la conclusion traînait.
De l’autre côté, le président Bouteflika avait chargé M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de travailler avec M. Raffarin pour réamorcer le partenariat économique entre les deux pays.
La mission des deux responsables a été couronnée de succès fin mai dernier, avec à la clé la signature de plusieurs accords pour d’importants investissements français en Algérie.
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