Au Sahara Occidental : grève de la faim contre pêche européenne

Depuis le 12 avril, à Guelmim dans le sud Maroc six citoyens sahraouis sont en grève de la faim pour dénoncer la pêche de l’UE dans les territoires occupés du Sahara Occidental, et l’implication de l’importateur américain de phosphate PCS et de la compagnie pétrolière irlandaise San Leon dans le pillage du territoire.

« Union Européenne, respecte nos droits », indique un panneau posé sur les torses des manifestants en grève de la faim.

Des conditions de vie désespérées et aucune perspective ont poussé 6 jeunes citoyens sahraouis à risquer leur vie. Alors que les richesses naturelles du Sahara occidental sont exploitées par le Maroc et ses complices commerciaux, les Sahraouis sont de plus en plus relégués à la frange de la société.

Les grévistes de la faim sont soutenus par toutes les couches de la communauté sahraouie. Motivé par les appels à la justice traversant l’Afrique du Nord, le peuple n’a plus peur de dénoncer ce qu’il considère comme responsable direct de ses conditions de vie inhumaines.

«PCS pille notre terre » disent leurs pancartes. «PCS: s’il vous plaît cesser de voler ». Le producteur d’engrais canado-américain PotashCorp (PCS) est le plus grand importateur des phosphate du Sahara Occidental dans le monde. Avec ses importations continuelles, la société procure à l’occupation marocaine du Sahara occidental de considérables injections financières.

Les manifestants sahraouis appellent d’autre part la société irlandaise San Leon, pionnier dans l’exploration onshore de pétrole et de gaz au Sahara Occidental occupé, à quitter la région. Ils dénoncent aussi l’accord de pêche UE-Maroc – perçu par beaucoup comme un appui politique implicite à la revendication intenable du Maroc sur le Sahara Occidental – ainsi que le principal partisan de la pêche de l’UE, l’Espagne.

Les manifestants sont tous de Guelmim au Sud du Maroc. La ville compte une importante population sahraouie, exprimant régulièrement son soutien à la cause de l’autodétermination des Sahraouis du Sahara Occidental, plus au sud.

Selon un avis juridique de l’ONU de 2002, les activités économiques dans la dernière colonie d’Afrique ne peuvent avoir lieu que si les Sahraouis en sont d’accord et en bénéficient. Aucune de ces conditions n’a jamais été remplie par le Maroc ou les entreprises étrangères actives dans le territoire. La récente vague de manifestation dénonçant le pillage, au Sahara Occidental et au Sud du Maroc, le prouve.

Le Maroc a envahi le Sahara occidental en 1975. Sa souveraineté auto-proclamée sur le territoire a été réfutée par la Cour Internationale de justice, et plus de 100 résolutions de l’ONU reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Alors que la communauté internationale ferme les yeux sur la brutale occupation, les entreprises internationales se font des revenus grâce à des accords commerciaux illégaux avec le Maroc.

WSRW, 8 juin 2011

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