L’aide humanitaire internationale au profit des réfugiés sahraouis de Tindouf se renforce. Et les organisations des Nations-Unies font apparemment des efforts soutenus pour faire connaître la situation humanitaire de ses populations sahraouies.
C’est là l’esprit d’une rencontre d’information organisée hier à Alger pour le coordinateur des Nations-Unies à Alger, en collaboration avec le programme alimentaire mondial (PAM), le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et, bien entendu, le gouvernement algérien.Cette conférence fait suite à une mission humanitaire effectuée dans les camps de réfugiés du 02 au 05 avril dernier.
«Nous saluons les efforts conjoints des organisations humanitaires et les pays donateurs pour perpétuer la tradition et entretenir cet élan humanitaire» au profit du peuple sahraoui, a estimé le représentant de l’Algérie, Mohamed-Lamine Bencherif, directeur des Droits de l’Homme et des affaires humanitaires au ministère des Affaires étrangères. Le diplomate a également réitéré l’engagement permanent de l’Algérie à aider les populations sahraouies en détresse.
Les représentants du Programme alimentaire mondial et du haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui ont pris part à la visite, ont tous les deux relevé la nécessité de sortir cette question de l’oubli.
«Il est évident que la question des réfugiés sahraouis figure parmi les causes qui sont oubliées par la communauté internationale», a avoué Abdulkarim Ghoul, représentant du HCR à Alger.
Pour illustrer son idée, le diplomate onusien a donné l’exemple de son institution dont le budget ne dépassait guère 2 millions de dollars en 2007. Mais après la visite, en 2008, du haut commissaire dans les camps de Tindouf, les choses ont changé. Pour 2010, le HCR a reçu un budget de 13 millions de dollars. L’argent est utilisé, selon M. Ghoul, pour l’aide humanitaire, mais également pour la consolidation des institutions sahraouies existantes.
A titre d’exemple, 1 millions de dollars est alloué annuellement au paiement des salaires des enseignants et médecins exerçant dans les camps des réfugiés pour «offrir une éducation et une santé de qualité aux sahraouis».
Le programme alimentaire mondial a besoin d’au moins 36 millions d’euros pour financer l’aide alimentaire, estimée à 125 000 rations mensuelles, aux populations sahraouis de Tindouf.
«Nous n’avons que 60% de cette somme», reconnaît le représentant du PAM à Alger, Ussama Osman, rencontré en marge des travaux. Selon notre interlocuteur, l’aide du PAM est insuffisante.
Des ONG et le gouvernement algérien comblent le vide.Cette mission des organisations humanitaires se rend chaque année dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf.
Cette année, 30 représentants de 16 pays et des organisations internationales se sont rendues sur place. La délégation a même logé chez les familles sahraouies pour s’enquérir de la situation sur place.
Les représentants des pays présents, dont des ambassadeurs, voulaient également vérifier qu’il n’y a pas eu détournement des aides. Selon le représentant de la PAM, «il s’est avéré qu’il s’agit essentiellement de propagande».
La Tribune d’Algérie, 09/06/2011
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