Ce nouveau round se tient à huis clos à la résidence de Greentree Estate (Manhasset), propriété appartenant à la richissime famille américaine Whitney et mise à disposition de l’ONU pour ce genre de rencontres. Tenue trois mois après la précédente réunion informelle de la Valette (Malte), cette nouvelle rencontre se déroule sous les auspices de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie. La délégation sahraouie, conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (Parlement), M. Khatri Addouh, comprend également le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), M. M’hamed Khaddad, et le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Ahmed Boukhari.
C’est le premier round à se tenir suite au rapport sur le Sahara occidental du secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, rendu public en avril, et à la résolution 1979 du Conseil de sécurité qui s’en est suivie, renouvelant le mandat de la MINURSO jusqu’en avril 2012. Dans son rapport publié en avril, M. Ban ki-Moon avait estimé qu’après quatre années et une série de 10 réunions entre les parties, le processus de négociation ’’reste dans l’impasse’’. Suite à ce rapport, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution dans laquelle il a réaffirmé son engagement à ’’aider les deux parties au conflit à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental’’.
Considérant que ’’le maintien du statu quo n’est pas acceptable à long terme’’, le Conseil de sécurité a invité les deux parties ’’à faire preuve d’une plus grande volonté politique en vue d’une solution, en discutant de façon plus approfondie de leurs propositions respectives’’. Ce qui signifie que le Maroc doit discuter de la proposition du Front Polisario qui repose sur la nécessité d’un référendum sur l’autodétermination incluant les trois options déjà acceptées par les deux parties dans le Plan de règlement de 1991 et dans les Accords de Houston de 1997 et approuvées par le Conseil de sécurité : l’indépendance, l’intégration ou l’autonomie. Or, le Maroc n’a jamais fait preuve de volonté de discuter sérieusement de cette proposition sahraouie et l’a à peine abordée « pour la rejeter sans la considérer comme proposition aussi valable que la sienne », avait déclaré dimanche à l’APS le représentant sahraoui à l’ONU, M. Boukhari. Le Front Polisario « souscrit à cette demande du Conseil de sécurité, et attend du Maroc une attitude plus constructive, loin de la position d’intransigeance et de défi à la légalité internationale », a-t-il ajouté.
Le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’ONU, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset (Etats-Unis), et sept réunions informelles à Vienne (Autriche), à La Valette (Malte) et à Manhasset.
APS, 06/06/2011
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