Ahmed Ouyahia, notre Premier ministre, a livré dernièrement des précisions qui éclairent davantage sur la position de l’Algérie à l’égard de la Libye, théâtre d’une guerre entre le pouvoir et une rébellion armée conduite par un Conseil national de transition (CNT), appuyé par une coalition internationale. Des précisions qui confirment la fidélité de l’Algérie à ses principes et qui viennent confondre les manœuvres tendant à accréditer l’idée d’un pont militaire algérien pour livrer des mercenaires et autres équipements et gadgets militaires aux forces pro-Kadhafi. Une propagande méchante et mensongère dont la première nuisance coûte une nouvelle tiédeur pour la réouverture des frontières.
La normalisation des frontières entre l’Algérie et le Maroc exige un bon climat et un bon climat exige de bonnes déclarations, disait Ouyahia lorsqu’il confiait que cette démarche donnée de part et d’autre pour acquise «n’est pas à l’ordre du jour». Ouyahia le disait sereinement, sans animosité aucune. Et c’est sur un même ton qu’il expliquait à l’opinion que l’Algérie traitait avec les Etats et non avec les régimes et que son attitude vis-à-vis de la Libye était la même adoptée face à la Tunisie et à l’Egypte. Ouyahia, disait aussi que l’Algérie respectait scrupuleusement les résolutions restrictives du Conseil de sécurité concernant Tripoli, qu’elle n’autorisait que le transfert de produits alimentaires et de médicaments vers la Libye et qu’elle avait saisi le Conseil de sécurité pour lui demander d’envoyer des contrôleurs sur place pour s’assurer de la conformité des transactions avec les décisions onusiennes. Des déclarations suffisantes pour démonter une propagande où l’absence de preuves décrédibilise des accusations plus fausses les unes que les autres.
Cependant, la MAP, qui a véhiculé en bon mulet la plus grosse charge de la propagande antialgérienne, ne pipe mot sur les précisions d’Ouyahia, qui lui permettent de corriger ses erreurs et de prouver sa bonne foi. Maintenant, si elle ne le fait pas, cela voudrait dire que son matraquage de l’opinion était conduit délibérément pour nuire à l’Algérie. Ce qu’Ouyahia laissait entendre implicitement lorsqu’il parlait du recours marocain, toujours coùuteux, au lobbying américain.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 31/05/2011
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