Réalisé et présenté au FiSahara par Gerardo Olivares, “Entrelobos” a remporté hier la Chamelle Blanche (symbole de paix pour le peuple sahraoui), devenant ainsi le vainqueur de la VIIIe édition du festival. Comme de coutume, la chamelle a été remise à la famille sahraouie avec laquelle aussi bien le réalisateur que l’un de ses protagonistes, Carlos Bardem, ont cohabité durant cette semaine.
L’un des moments les plus émouvants de la cérémonie de clôture, conduite par Carlos Bardem en personne, a été la remise du prix de La Rose du Désert, pour “Pa Negre”, par la ministre de la Culture sahraoui, Jadiya Hamdi, à sa protagoniste, Nora Navas. Par ailleurs, Hamdi a offert une “melfa” – vêtement typique sahraoui – à l’actrice catalane. Reconnaissante et émue, Navas s’est engagé “à porter la lutte sahraouie à tous les recoins où elle pourrait le faire”.
De même, “También la lluvia” (Aussi la pluie), d’Icíar Bollaín, a obtenu la Mention Spéciale du Jury. Son protagoniste, Luis Tosar, a reçu le prix des mains d’Alberto Ammann. Tosar a affirmé que, suite à l’expérience vécue durant cette semaine, il continuera d’accompagner ce peuple jusqu’à ce que la justice soit faite. À la fin de la cérémonie, chacun des artistes invités a dirigé quelques mots de reconnaissance et de solidarité au peuple sahraoui, avec le point final de José Manuel Seda : “Vous, le peuple sahraoui, vous êtes un exemple pour le reste du monde, bien que le reste du monde ne le soit pas pour vous.”
Dans cette édition du Festival ont participé, vivant leur première “expérience FiSahara”, des acteurs de l’envergure de Luis Tosar (También la lluvia), Nora Navas (Pa Negre), Miguel Ángel Silvestre (Verbo), Cecilia Gessa (Luz) et José Manuel Seda (23-F). D’autres, tels que Carlos Bardem (Entrelobos), mais aussi Alberto Ammann (Lope) et le réalisateur de “Entrelobos”, Gerardo Olivares, répétaient, voire “tripétaient” leur participation au Festival. À la fin, Javier Bardem, l’un des hommes les plus engagés dans la lutte sahraouie, a reçu en cadeau un service à thé traditionnel, en guise de félicitation de tout un peuple pour sa récente paternité.
Par ailleurs, Javier Corcuera, co-directeur – avec José Taboada et Guillermo Toledo – du Festival, a remis un Prix Spécial au chef des projectionnistes de FiSahara, Daniel Pérez, en reconnaissance de son labeur durant ces huit années.
FiSahara 2011 a témoigné cette année de la participation de plus de 300 personnes venues de partout – Brésil, Pérou, Venezuela, Afrique du Sud, Finlande, France, Royaume-Uni, Algérie, Espagne, etc. –, ainsi que du reste des camps de réfugiés sahraouis. Fidèles à la tradition des éditions antérieures, tous les assistants, artistes participant et public général, ont eu la chance de partager le toit d’une “khaïma” avec les familles sahraouies et vivre ainsi, en personne, les conditions extrêmes dans lesquels elles survivent depuis 35 ans. En plus, et pour la première fois dans les camps, la cérémonie de clôture, qui était charge de la ministre de la Culture sahraouie, Jadiya Hamdi, a dansé sur des rythmes de rap, avec le chanteur El Chojin et DJ Caution, qui ont porté leur engagement social et leur pari pour les plus jeunes à travers le hip-hop et des sons de leur dernier disque “El ataque de los que observan” (L’Attaque de ceux qui observent). Le rappeur sahraoui Yslem a assuré la première partie du spectacle du rappeur madrilène.
Activisme à l’état pur
La VIIIe édition de FiSahara a été particulièrement revendicative avec la visite d’une vingtaine d’activiste provenant des territoires occupés qui, tel qu’ils l’avaient fait il y a des années, ont défié le régime marocain et ses possibles représailles, voyageant jusqu’aux camps de réfugiés pour porter leur message de liberté, de résistance et d’auto-détermination. Valeurs ratifiées par Franscesco Bastagli, ex-représentant de la MINURSO, qui s’est uni à FiSahara et qui a montré, lors d’une conférence de presse, son désaccord avec rôle de l’ONU et de la communauté internationale dans la résolution du conflit ainsi que sa profonde déception.
L’École, une réalité
FiSahara 2011 clôt son édition de cette année avec la visite de l’ambitieux projet de coopération concrétisé par l’École de Formation Audio-visuelle (E.F.A). Abidin Kaid Saleh, où les artistes invités partageront leurs impressions avec la presse, suite à une semaine de cohabitation dans le cadre de ce festival solidaire. L’École est le fruit des ateliers de formation qui ont été donnés tout au long des éditions passées, avec l’aide d’organisations telles que Gran Angular ou Imago, afin que les jeunes sahraouis ne soient plus que récepteurs, mais qu’ils racontent plutôt aussi leurs propres histoires à travers du septième art.
NACHO PARA
Dajla (Tindouf)10/05/2011
Soyez le premier à commenter