La répression, un acquis du roi ?

M. Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du royaume voisin, annonçait jeudi dernier une septième rencontre informelle au début de juin, à New York, entre le Maroc et le Front Polisario, sur le Sahara occidental. M. Fihri, faisait cette annonce à la Commission des affaires étrangères de la défense nationale et des affaires islamiques à la Chambre des représentants. Il leur a bien sûr parlé des «efforts sérieux et responsables» du Maroc pour la consécration de son fait accompli sur la Seguia Al-hamra oua Ouadhi Eddhahab. 
 
Des territoires qu’il occupe militairement depuis 35 ans refusant de permettre aux autochtones de s’autodéterminer comme le préconisent tous les plans de paix entérinés par le Maroc lui-même. A son auditoire, Fahri s’est fait un plaisir de rappeler que son gouvernement n’était pas n’importe qui et que lui aussi jouissait de l’impunité comme Israël. «La résolution (1979 du Conseil de sécurité de l’ONU, NDLR) n’évoque pas un élargissement du mandat de la Minurso ni aucun autre mécanisme de contrôle des droits de l’homme… «, se flattait-il, omettant de confier qu’au Sahara occidental, les droits de l’homme restent ouverts au viol grâce à la complicité de la France officielle. 
 
Les forces de l’ordre du royaume, elles, le savent depuis longtemps puisque le jour d’avant, elles gratifièrent copieusement de leurs «bienfaits» des femmes sahraouies qui tentaient d’ériger une nouvelle fois un camp de protestation pacifique à Akindelf, à quelques 10 km au nord d’El Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental. Le démantèlement du camp s’est fait cette fois encore avec la même violence que la première fois le 26 mars, avec la particularité que mercredi dernier, les blessées étaient exclusivement des femmes. Lakhfaouni Elouali, le jeune sahraoui qui accompagna certaines d’entre elles à l’hopital, est porté disparu depuis ce jour. 
 
Pourtant les revendications étaient d’ordre social, à l’instar de celles qui aboutirent à la boucherie de Gdeim Izik, en novembre dernier. Le roi peut réprimer, il peut arrêter les Sahraouis et taper librement sur leurs femmes, Paris veillera au grain et ses medias recoudront à volonté la virginité du roi. Rabat n’est-il pas un modèle de démocratie ? Comme… Israel ? 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 13/05/2011

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