Depuis la petite phrase lâchée par le président Bouteflika à Tlemcen, lors de l’ouverture de la manifestation culturelle Tlemcen capitale de la culture islamique : «[…] Il n’y a pas de problème entre le Maroc et l’Algérie», les supputations vont bon train du côté de la rue marocaine qui croit dur comme fer que la réouverture de la frontière aura bientôt lieu.
Des dates sont avancées : le 16 mai pour certains, le 17 mai pour d’autres. Du côté algérien, c’est le black-out. Personne n’a osé remettre en cause cette information qui circule comme une traînée de poudre au Maroc, ces derniers jours. Les déclarations du président Bouteflika ont été interprétées comme pour confirmer les informations rapportées ces derniers temps dans la presse selon lesquelles «des contacts au sommet» entre Alger et Rabat ont eu lieu.
Pourtant, la question de la réouverture des frontières ne peut être abordée comme s’il s’agissait d’une simple procédure administrative ou d’une volonté politique partagée. L’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait bien rappelé aux dirigeants marocains que le problème de la circulation (des biens et des personnes) aux frontières (entre l’Algérie et le Maroc) «ne peut être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb». Un contentieux existe entre les deux pays concernant les terres et les biens d’Algériens spoliés en 1975 par le roi Hassan II lors des événements d’Amgala. De plus, les autorités algériennes ne cessent d’affirmer que le problème ne se situe pas seulement au niveau de la simple réouverture de la frontière. Aux appels directs et incessants des responsables marocains de lever cet obstacle majeur, les autorités algériennes répondent en chœur que le problème ne se situe pas seulement au niveau de la simple réouverture des frontières, mais d’une question qui mérite largement un vrai tour d’horizon à la faveur des dernières évolutions survenues dans la région, et plus particulièrement les événements en Tunisie et en Libye qui risquent de déborder sur les deux pays et l’insécurité grandissante dans la zone du Sahel où le terrorisme transfrontalier tente de s’implanter avec tout son lot de «désagréments sécuritaires». Le dernier attentat terroriste en date, celui de Jamaâ El-Fna à Marrakech, repose la question de la coopération sécuritaire, même si les deux pays ont commencé dès l’année 1998, à travers leurs services de renseignement, à travailler ensemble. Du côté algérien, les déclarations d’intentions se succèdent à un rythme effréné. Le 25 avril dernier, le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, a déclaré que la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994 sera rouverte «tôt ou tard». Les sorties médiatiques se succèdent sur cette question : signe évident d’un dégel des relations politiques entre le royaume marocain et l’Algérie. Dans une interview parue dans les colonnes du quotidien Echourouk, le ministre des AE, Mourad Medelci, a indiqué que «lorsque la décision sera prise, elle sera appliquée d’une manière honnête et équilibrée, dans l’intérêt des deux parties. On peut y arriver en poursuivant les consultations entre les deux parties. Cela a été entamé il y a trois mois, et nous nous sommes entendus pour continuer l’échange de visites dans des secteurs sensibles. Des visites qui vont continuer jusqu’à la fin de l’année», a-t-il confié au journal arabophone. Le ministre est revenu sur le sujet, mais cette fois-ci sur la chaîne de télévision France 24, d’expression arabe, où il a admis pour la première fois depuis plus d’une décennie que des efforts «étaient actuellement consentis par l’Algérie et le Maroc, et qu’ils s’inscrivaient dans le cadre de l’instauration d’un nouveau climat positif à même de favoriser la dynamisation des relations entre les deux pays».
Mahmoud Tadjer
Pourtant, la question de la réouverture des frontières ne peut être abordée comme s’il s’agissait d’une simple procédure administrative ou d’une volonté politique partagée. L’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait bien rappelé aux dirigeants marocains que le problème de la circulation (des biens et des personnes) aux frontières (entre l’Algérie et le Maroc) «ne peut être dissocié d’une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb». Un contentieux existe entre les deux pays concernant les terres et les biens d’Algériens spoliés en 1975 par le roi Hassan II lors des événements d’Amgala. De plus, les autorités algériennes ne cessent d’affirmer que le problème ne se situe pas seulement au niveau de la simple réouverture de la frontière. Aux appels directs et incessants des responsables marocains de lever cet obstacle majeur, les autorités algériennes répondent en chœur que le problème ne se situe pas seulement au niveau de la simple réouverture des frontières, mais d’une question qui mérite largement un vrai tour d’horizon à la faveur des dernières évolutions survenues dans la région, et plus particulièrement les événements en Tunisie et en Libye qui risquent de déborder sur les deux pays et l’insécurité grandissante dans la zone du Sahel où le terrorisme transfrontalier tente de s’implanter avec tout son lot de «désagréments sécuritaires». Le dernier attentat terroriste en date, celui de Jamaâ El-Fna à Marrakech, repose la question de la coopération sécuritaire, même si les deux pays ont commencé dès l’année 1998, à travers leurs services de renseignement, à travailler ensemble. Du côté algérien, les déclarations d’intentions se succèdent à un rythme effréné. Le 25 avril dernier, le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, a déclaré que la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994 sera rouverte «tôt ou tard». Les sorties médiatiques se succèdent sur cette question : signe évident d’un dégel des relations politiques entre le royaume marocain et l’Algérie. Dans une interview parue dans les colonnes du quotidien Echourouk, le ministre des AE, Mourad Medelci, a indiqué que «lorsque la décision sera prise, elle sera appliquée d’une manière honnête et équilibrée, dans l’intérêt des deux parties. On peut y arriver en poursuivant les consultations entre les deux parties. Cela a été entamé il y a trois mois, et nous nous sommes entendus pour continuer l’échange de visites dans des secteurs sensibles. Des visites qui vont continuer jusqu’à la fin de l’année», a-t-il confié au journal arabophone. Le ministre est revenu sur le sujet, mais cette fois-ci sur la chaîne de télévision France 24, d’expression arabe, où il a admis pour la première fois depuis plus d’une décennie que des efforts «étaient actuellement consentis par l’Algérie et le Maroc, et qu’ils s’inscrivaient dans le cadre de l’instauration d’un nouveau climat positif à même de favoriser la dynamisation des relations entre les deux pays».
Mahmoud Tadjer
Le JeuneIndépendant, 09/05/2011
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