Le sultanat voisin a décidé avant-hier, jeudi, d’accorder la liberté provisoire à Tamek et à ses compagnons détenus sans jugement depuis plus d’un an et demi dans les geôles du royaume. Leur crime ? Ils ont rendu visite aux leurs dans les camps de réfugiés sahraouis dans la Hamada de Tindouf. A leur retour, la démocratie marocaine les envoya directement en prison.
N’ayant enfreint aucune loi, ils n’étaient pas recherchés par la justice du roi et n’avaient sur eux ni drogue, ni armes, ni tracts. Ils n’avaient fait que se rendre dans un pays dont le Maroc demande d’une façon pressante, voire lassante, la réouverture des frontières communes. Aux yeux du trône, sillat errahim ne peut se faire que dans le sens choisi par les Souilem et autres Selma. Tamek et ses compagnons n’ont pas été jugés parce que tout simplement leur procès laissera apparaître la fausseté de la démocratie du roi. Une « démocratie » aussi royale que les reniements du Maroc à ses engagements mais sur laquelle insistent bizarrement des capitales occidentales, nombreuses comme les doigts d’une moitié de main. Des capitales à l’attitude ambivalente. Ainsi le cas de Paris, berceau du « droit à l’ingérence » qui, hier, rechignait à participer à l’injuste expédition contre l’Irak mais qui, aujourd’hui, s’empresse d’aller bombarder la Libye pour aider des copains à BHL à… renverser le régime en place. Un « putch humanitaire », comme pourrait nous le dire la famille des jupés.
On ne sait pas si Sarko a vu ou non son ancien bailleur de fonds défiler avant-hier, triomphal, dans une décapotable à Tripoli. En tout cas, l’image renforce les soupçons sur la propagande faite autour de l’impopularité de Kadhafi et sur des massacres de populations civiles qui, hier, lui faisaient bloc. Des massacres dont on parle tant à la télé mais que rien ne vient prouver dans les faits. En Libye, Paris prétend protéger des droits humains, Pourquoi ne se montre-t-elle pas aussi noble au Sahara occidental, où les droits humains sont violés grâce à son veto à l’ONU ? Ce qui fait que, comme Israël, le Maroc bénéficie de l’impunité. Donc on peut s’attendre à ce que la justice du roi juge Tamek et ses compagnons le jour où elle aura le courage de juger Nadia Yassine, accusée de couver des idées… républicaines.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 16/04/2011
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