On a peur du jasmin ?

Avant-hier, la Gendarmerie nationale a intercepté près de trois tonnes et demie de kif traité à Hassi Zegdou, à la frontière algéro-marocaine. Le même jour, Taieb Fassi Fihri regrettait à la télé marocaine la non-construction d’un grand souk maghrébin où les produits nationaux circuleraient librement, sans passeport ni visa. Bien sûr, l’homme n’incluait pas la RASD dans cet ensemble économique, mais il prêtait à la RADP et au Polisario l’intention de lui préparer un sort. I

l disait qu’Algériens et Sahraouis se préparaient à concocter un second Gdeim Izik, cette répression panoramique dans les territoires sahraouis qu’il occupe par la force depuis 1975. Les deux « ennemis » de « l’intégrité territoriale » du royaume comptent mettre à profit les vents libérateurs orientés sur le GMO pour le déstabiliser, se plaint-il. Rien que çà ! Le ministre des AE marocain ne veut pas admettre que l’Algérie est suffisamment dotée en franchise et en principes pour ne pas pratiquer les coups bas contre le voisin.
Lui sait très bien qu’en réalité les Marocains souffrent plus de l’hégémonie des Fihri que d’une soi-disant malfaisance algérienne. Plus le temps passe, plus le peuple marocain se rend mieux compte que le makhzen lui ment et que les accusations contre l’Algérie relèvent de la manœuvre politique. Comment pourrait-il en être autrement quand l’Algérie est pointée systématiquement du doigt et désignée comme responsable de tous ses déboires politiques, économiques, sociaux ?

A l’approche de la manifestation du 20 février, le makhzen se tient le ventre et ressort son bourourou. Il y a peu de chances pour qu’il soit pris au sérieux cette fois. Tous savent que le pillage du Maroc est à lier au trône et à sa clientèle et non pas à l’Algérie. Une vérité pas bonne à dire mais que vient de rappeler Cheikh Abdelkrim Motie’ El-Hamdaoui, dans un courrier au roi.

Le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI, n’avait certainement pas Alger à l’esprit lorsqu’il affirmait « le Maroc ne fera probablement pas exception » aux turbulences. Et tout le monde sait que Nadia Yassine n’a reçu aucune instruction d’Alger pour son appui à la marche du 20 février. Le trône peut donc dormir sur ses deux oreilles, Tel-Aviv ne le lâchera pas de toute façon. Il y va de son intérêt. Les pèlerins de Marrakech aussi.

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