L'ére des fusibles est révolue

Ben Ali et Moubarak ont rendu un mauvais service à leurs grands amis, Mohamed VI et Abdallah II de Jordanie. Non seulement leurs politique sociale a été minable, mais aussi leur diplomatie. Tous les quatre, en plus de l’Arabie Saoudite, ont tellement servi les intérêts des USA qu’ils ont fini par se rapprocher de l’Etat sioniste au détriment des droits du peuple palestinien. Curieusement, ce sont ces Etats qui sont menacés par la tourmente de la révolte arabe.

Ces régimes avaient l’habitude de prendre leurs gouvernement comme des fusibles pour justifier leur stratégie. Au Maroc, qui n’a pas entendu que le roi a tout fait pour sortir le pays des problèmes qui l’étouffent? Que c’est la faute de son entourage? Lui, toujours blanchi, au point que l’on essaie de montrer le mouvement du 20 février comme une menace pour la monarchie, « garant de la stabilité du pays ». Le Makhzen aura tout fait pour empêcher cette manifestation qui ne conteste point le régime monarchique, mais sa complaisance avec la mafia qui gère le pays. Cette mafia qui se bat avec acharnement pour sauver le système de corruption et de pauvreté qui gangrène le pays.

Aujourd’hui, la jeunesse cible la monarchie comme représentante du système. Cette monarchie qui affiche une arrogance impardonnable envers un peuple qui l’a élevée au rang de divinité. Le temps est venu d’enlever tous les pouvoirs de la main du roi et les déposer dans la main du peuple représenté par ses élus sortis d’élections démocratiques et transparentes. Le gouvernements et les partis ne peuvent plus servir de fusibles du roi et du système mis en place depuis l’indépendance du pays. C’est cette réalité qui annonce une nouvelle ère au Maroc, l’ère du peuple et du véritable changement. Un changement radical, seul garant de justice et du bien-être pour les marocains lambda.

La révolution victorieuse en Tunisie et en Egypte est une nouvelle histoire concoctée par des jeunes manifestants qui sera reprise, le 20 février, par des voix marocaines assoiffées de liberté et de démocratie. Une histoire dont l’acteur principal est le pain, le travail et les droits de l’homme. Un nouveau roman écrit par des nouvelles générations décidés à créer un nouveau Maroc.

Mohamed VI peut, maintenant, dire à son peuple que son élite lui a fait beaucoup de tort et qu’il n’aurait pas dû l’écouter et la laisser faire. Surtout, il doit s’éloigner de parler de « manipulation », de « main étrangère » et de « ennemis du Maroc ». Revenir à ce discours serait faire deux pas en arrière. Le Sahara Occidental ne doit plus servir de bouclier pour museler le peuple et ses aspirations. Mais comme à chaque fois, le roi Mohamed VI ne saura pas tirer les leçons nécessaires de la situation et de la chute des deux dictateurs en se disant que lui est « gentil » avec son peuple et qu’il a « déjà fait sa révolution d’argan »

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