L'UE lie la tomate au futur du Sahara Occidental

Le futur du Sahara Occidental n’a jamais été aussi proche des Iles Canaries. Le conflit agricole ouvert au sein de l’Union Européenne par les plaintes des producteurs de tomates a abouti à une proclamation sans précédents. Le Parlement européen exige de la commission Européenne définir la souveraineté territoriale du Maroc.

Le Sahara Occidental s’est faufilé par la porte de service dans les traités bilatéraux entre le Maroc et l’UE. Ce qui, à priori, était un simple renouvellement de l’accord agricole, basée sur des inter-changes commerciaux des deux côtés du détroit, est devenu une question d’État pour l’Espagne.

Le risque est si grand que le gouvernement de Jose Luis Rrodriguez Zapatero a confié le contentieux au secrétaire d’Etat pour l’UE, Diego Lopez Garrido, et à l’ex-ministre de Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar, en laissant le résultat final des négociations à la titulaire des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez.

Le Parti Populaire, de son côté, s’est limité à exposer les préjudices économiques sur les exportateurs agricoles. L’eurodéputé Gabriel Mato se maintient à distance de la cause sahraouie.

Toute la tension a débordé suite à la vague de violence subie par El Aaiun en octobre dernier. La virulence de la charge policière dans le désert a réveillé la conscience des autorités communautaires, surtout du Parlement Européen qui a créé un front de rejet aux concessions commerciales au Maroc si l’on sortait pas à la lumière la souveraineté marocaine sur la colonie que l’Espagne a abandonnée à son sort en février 1976.

Les services juridiques du Parlement Européen ont rejeté d’abord, l’accord de pêche pour violation du droit international du fait d’opérer dans des eaux soumises au verdict des Nations Unies. Déjà en décembre, ils avaient exprimé leur rejet à l’annonce de Bruxelles d’agrandir les contingents et réduire les taxes douanières aux exportations agricoles du Maroc (50.000 tonnes de plus, le 0,5% des ventes européennes d’un an)

Mais la limite de la controverse a été atteinte ce mardi lorsque le PE a adressé une lettre à la Commission Européenne qui situe le voisinage avec le Maroc dans ses niveaux les plus bas.

Pour la première fois dans l’histoire récente de l’Europe, le Parlement Européen exige à l’Exécutif communautaire de définir le domaine territorial du Maroc, ce qui équivaut à une déclaration de principes contre la volonté de la monarchie alaouite d’inclure le Sahara occidental sous son drapeau.

Le texte auquel a eu accès ce journal, a été rédigé par la commission de commerce international en deux questions:

1) « Si la communauté du Sahara Occidental est incluse dans le territoire du Maroc »

2) « Si conformément au dossier des Nationes Unies, les traités du Maroc sont en accord avec les bénéfices des intérêts de la Communauté Sahraouie ».

Tant que la commission présidée par Jose Durao Barroso n’a pas répondu, le Parlement refuse de débattre sur le Traité de Libre Association. L’agriculture est liée à d’autres actions que l’Europe, et surtout l’Espagne, considère prioritaires, comme la sécurité, le crime organisé, le terrorisme, l’immigration et la lutte contre la pauvreté.

La réforme du Traité de Lisbonne donne un rôle équitable aux deux institutions de manière que la Commission ne peut approuver une norme que la Chambre bloque.


Canarias7.es, 12/02/2011

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