La révolte arabe a commencé au Sahara Occidental

Il est étonnant de voir que personne n’a considéré ce qui s’est passé il y a juste trois mois au Sahara Occidental comme un précédent des révoltes actuelles dans le monde arabe. Les revendication des milliers de persones qui ont campé dans les banlieues d’El Aaiun répondaient aux mêmes problèmes structurelles qui permettent aujourd’hui d’abattre les dictateurs. Le droit d’autodétermination du peuple sahraoui, évidemment, induit des différences.

C’est vrai que tous les experts signalent les gouvernants du Maroc comme les moins mauvais de tous ceux qui se trouvent dans l’oeil du cyclone. Mais, il est également prouvé que la population sahraouie est marginalisée, vivant dans des conditions socio-économiques beaucoup pires que celles de la marocaine.

Et c’est cela qui a poussé les sahraouis à la zone de Gdeym Izik, fatigués que l’appareil répressif du Makhzen les empêche de manifester dans leurs rues. La situation d’oubli dans laquelle vit le peuple sahraoui a souffert une brève parenthèse qui a vite été fermée par le démantèlement et postérieure répression dans la ville. La même répression qu’en Egypte a mobilisé la communauté internationale, mais sans médias. Des yeux qui ne voient, cœur qui ne sent pas.

Personne, sauf les sahraouis, ne parie encore pour le référendum d’autodétermination qui apporterait la solution à ce conflit. Les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU concernant ce conflit ont, peu à peu, exclu ce terme, « référendum », pour se limiter à défendre une « solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui permette la libre autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Dans ces parages, le processus se trouve stagnant.

Mais il y a une question où l’on peut avancer. Par exemple, l’accord de pêche signé entre le Maroc et l’UE qui expire le 27 février. La Commission Européenne a l’intention d’accéder à la demande espagnole de prolonger l’accord d’un an. Pour quelques pêcheurs, la Commission européenne veut étouffer le droit de tout un peuple.

Le Bureau Juridique de l’UE, pour sa part, s’est déjà prononcé sur la question soulignant que le statu du Sahara Occidental est celui d’un territoire non-autonome. Pour les pêcheurs espagnols, cela n’a aucune importance. Apparemment, pour la Commission Européenne aussi. Les relations avec le Maroc étant basées sur l’activité économique sans aucun regard sur les droits humains des sahraouis.

Avec ce qui arrive en Tunisie et en Egypte, l’UE serait-elle capable d’incorporer les droits des sahraouis à ces soucis économiques? En tenant compte le poids de la France dans cette institution, la réponse ne peut qu’être négative. La France, le berceau des droits de l’homme, a déclaré la guerre au peuple sahraoui pour soutenir un régime dictatorial.

2 Commentaires

  1. No quiero despreciar las protestas en el Sáhara Occidental pero cree realmente que eso dio echo en Túnez?

    Ademas, ya en el verano de 2008 había protestas sociales en Sidi Ifni con represión brutal por parte del gobierno marroquí.

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