Le forcing de Madrid
Des difficultés avaient en effet surgi tout au long des négociations à ce propos entre le gouvernement espagnol et la Commissaire européenne à la pêche, la Grecque Maria Damanaki. Cette dernière avait rappelé aux Espagnols, déjà en décembre dernier, que le Sahara occidental doit être exclu du futur accord, ce que l’Espagne, premier bénéficiaire de cet accord, a évidemment fermement rejeté.
La commissaire européenne a fait valoir surtout le rapport que les services juridiques du Parlement de Strasbourg avaient rendu public en 2010, dans lequel ils avertissaient la commission que cet accord viole la légalité internationale car le Sahara occidental est classé territoire non autonome par les Nations unies. Les parlementaires, à l’initiative du groupe d’activistes conduit par Willy Meyer, avaient alors exigé sa suspension ou d’en exclure le Sahara occidental.
Territoire non autonome
En plus, a ajouté la Grecque, les Eurodéputés ont fait ce constat irréfutable : la population sahraouie n’a pas bénéficié de l’exploitation de ses ressources maritimes qui rapportent au Maroc la somme de 50 millions d’euros/an et une assistance gratuite pour la modernisation de ses chalutiers.
Le Danemark est en tête des pays qui ont fait obstacle aux démarches du gouvernement espagnol visant à consacrer l’élargissement de fait de l’accord de pêche aux eaux territoriales sahraouies. Madrid a de sérieuses raisons de le faire, car la prévisible non-reconduction de cet accord paralyserait le secteur-clé de la pêche en Andalousie et aux Canaries.
Il y a par ailleurs de bonnes raisons pour le Parlement européen de bloquer la conclusion du projet d’accord entre Rabat et Bruxelles en matière de commercialisation des fruits et légumes. Un tel projet a déjà provoqué de fortes protestations parmi les syndicats des agriculteurs espagnols qui craignent une concurrence déloyale des produits agricoles marocains.
Grâce un tel accord, le Maroc pourrait porter jusqu’à 52 000 tonnes le volume de ses exportations en tomates sur le marché espagnol en particulier et européen en général. Les services juridiques du Parlement européen ont, là encore, fait observer que l’accord de commercialisation des fruits entre Rabat et Bruxelles ne devrait pas, non plus, être élargi au Sahara occidental.
Strasbourg paralyse l’expulsion de 16 Sahraouis
Le cas de la procédure d’expulsion frappant 16 des 22 jeunes Sahraouis qui ont demandé le droit d’asile en Espagne pour échapper aux poursuites engagées contre eux par la police marocaine.
Le Tribunal des droits de l’homme de Strasbourg a invité, mardi le gouvernement espagnol à geler cette procédure d’expulsion qui a été confirmée par sentence, vendredi, par l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole. Un porte-parole du ministre espagnol de l’Intérieur a déclaré que le gouvernement Zapatero «suivra les instructions du Tribunal européen».
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