Maroc : la réalité en dehors des plages dorées

En visitant le Maroc votre regard est harcelé par l’incombustible, souriante et rajeunie image du roi Mohamed VI. Elle vous accompagne dans tout votre périple. Son portrait, exhibé partout, même dans les endroits les plus invraisemblables, semble tout observer, tout contrôler, comme un rappel idiot de qui commande en réalité dans ce pays.

Comme en Tunisie il y a moins d’un mois, le Maroc semble un pays brillant, ordonné, sûr et prospère dans la surface. Cette surface de la belle ville de Marrakech et des plages dorées de la côte méditerranéenne marocaine que, chaque année visitent des millions de touristes européens, parmi eux probablement beaucoup de démocrates, libéraux et même des progressistes dans leur propres pays. Mais qui en plan de vacances, comme tout touriste en tant que tel, ne cherchent qu’à s’amuser, et ne se posent aucunement de questions incommodes sur la nature profonde et véritable du pays dans lequel ils sont venus pour bronzer.

Mais si, par hasard, vous établissez contact avec un intellectuel marocain et vous lui posez des questions sur la situation politique, économique, sociale, et ce culte dingue à la personnalité du roi, votre interlocuteur va d’abord se taire pour réfléchir, ensuite regardera autour de lui pour s’assurer que personne ne l’écoute, il va vous dire des choses que probablement vous saviez déjà.

Qu’au Maroc, il y a des élections périodiques, qu’il y a un parlement et même des partis, mais que tout n’est qu’une fraude bien organisée, bien orchestrée. Que le pays est une dictature à peine dissimulée, une monarchie autocratique dirigée par le roi, sa famille et d’autres courtisans. Que la corruption et le clientélisme se sont appropriés de l’économie. que le manque de liberté est en train d’asphyxier le pays. Que dans le pays réel, celui qui est invisible aux étrangers, règne l’extrême pauvreté et le délaissement. Que tout cela n’est pas nouveau, mais date de l’indépendance du Maroc sous le regard complaisant des puissances occidentales, la France en premier, acharnées à protéger leurs propres et mesquins intérêts stratégiques à n’importe quel prix. Même si l’on doit faire la sourde oreille et fermer les yeux devant la chaudière bouillante qui est devenue la société marocaine.

Hassan II et son fils ont réussi pendant plus de 45 ans à établir un régime despotique et répressive, un Etat policier fondé sur le pillage institutionnalisé et la corruption. Malgré cela, le Maroc est arrivé à être reconnu et salué, à l’époque de Hassan II, comme un rempart contre le socialisme dans la région, et maintenant que la guerre froide est finie, ses alliés n’ont pas manqué de lui chercher un autre qualificatif : rempart contre l’islamisme, un prétendu danger dont les origines sont extrêmement douteuses, surtout si l’on tient en compte que Ben Laden est une création de l’Occident.

Bien sûr, aucune des puissances qui protège jusqu’à maintenant cette démocratie d’opérette, n’a eu l’idée de questionner et encore moins dénoncer tous ces référendums sur la Constitution qui, à chaque fois, était approuvée avec un 99% des votes.

C’est cette même complicité contre les peuple qui a empêché ces puissances d’imaginer qu’en Tunisie une simple immolation par le feu d’un jeune étudiant et vendeur ambulant allait être la cause de l’explosion de la chaudière qui a fini par défenestrer un des fils les plus appréciés par les occidentaux dans le monde arabe.

Le régime marocain est qualifié par ses alliés de fort parce que son peuple est faible et désorganisé et la monarchie alaouite, non contente du pouvoir absolu et héréditaire sur la politique et l’économie du pays, veut aller plus loin encore en annexant le Sahara Occidental au prix du sang et des larmes de son peuple, malgré que personne ne lui reconnaît un titre quelconque sur cette ancienne colonie espagnole.

Le peuple du Sahara Occidental suit avec intérêt la révolte égyptienne dans l’espoir de voir les puissances occidentales s’intéresser à son sort et lui donner la parole. Mais un détail qui a échappé et échappe encore à tous ceux qui applaudissent le génocide perpétrée par le Maroc au Sahara Occidental est que pour les sahraouis leur désir d’indépendance  n’a d’égal que leur désir de rendre cette bouffée indigeste pour le régime marocain et ses alliés. Ni l’exil ni les longues années ne pourront tuer ce légitime désir de vengeance.

2 Commentaires

  1. Le sort du MAroc est aux MAROCINS pas aux francais comme mentonné dans ce blog !!
    Le problme c'est que les marocains sont des poules mouillées devant leur Roi Ce sont des hypocrites ils critiquent mais aucune actions concretes et la peur du baton les faits vites rentrer chez eux
    Reveillez vous Battez vous au non de la liberté .Ouvrez les yeux et votre liberté arrivera avec le temps dans une revolte pacifique et non vilolente
    Les intelectuels ont tout compris Aucun avenir au MAROC ils partent les es uns apres les autres c est la seule solution : la fuite à l etranger et la liberté de s exprimer et de vivre deçament

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