Nous sommes passés « à côté de la plaque » dans nos analyses. Nous le reconnaissons. Les astuces du Makhzen « sont impénétrables », ça aussi nous le reconnaissons. Mais ce n’est pas cela qui lui offrira notre pays dans un plateau d’argent.
En regardant les dizaines de sites que les premiers serviteurs de la France ont créé et envahi la toile, la première idée que nous est revenue à la tête est que ces sites visent à tromper la communauté internationale sur la vérité du conflit maroco-sahraoui. En partie, c’est une vérité, mais pas toute la vérité.
La grande vérité est que cette immense campagne de propagande vise le peuple marocain en premier. Parce que le régime alaouite a une peur bleue de son peuple et le seul moyen de le garder dans ses rangs est de désigner un ennemi extérieur. Une méthode qui était utilisée par le roi Hassan II, héritée par Mohamed VI et qui continue à donner ses fruits.
L’illégitimité de l’aventure saharienne oblige à trouver un prétexte pour garder le soutien du peuple marocains autour de la monarchie qui, le long des 35 dernières années n’a pas pu affirmer l’annexion de l’ancienne colonie espagnole. Pire encore, la communauté internationale refuse de reconnaître la souveraineté marocaine sur ce territoire et reste attachée au principe d’autodétermination.
Comment expliquer tous ces échecs? « C’est l’Algérie qui empêche la solution », ‘l’Algérie haît le Maroc », « L’algérie désire un passage vers l’Atlantique », et ce qui est extrêmement drôle, c’est que, selon les médias marocains, maintenant, « Al-Qaïda aussi veut un couloir vers l’Atlantique ».
La propagande a été tellement bien alimentée qu’elle est devenue une obsession. Exemple : Quelques jours après le violent démantèlement du camp de Gdeym Izik, la TV marocaine organise un débat sur ce sujet et invite le leader du parti islamiste PJD. Le présentateur du programme lui signifie que le Front Polisario reproche aux autorités marocaines la violence avec laquelle ont procédé pour démanteler le camp et la mort de deux personnes. La réponse de l’invité était : « Les forces de sécurité ont agi d’une façon très prudente. Il y a eu deux morts, alors qu’en Algérie il y a eu 170.000 morts suite à une seule manifestation ». Soit l’Algérie est devenue un point de repère et un exemple à suivre par le Maroc, soit les dirigeants marocains ont perdu la tête et ne savent plus quoi répondre à leurs erreurs colossales.
Mais ce qui est plus grave encore, c’est qu’ils ont réussi à semer dans la population sahraouie la haine contre les sahraouis en les accusant de mercenaires de l’Algérie. Ainsi la population marocaine n’hésite pas à s’en prendre aux sahraouis. L’étoile de la chanson sahraouie, Mariam Hassan, a été agressée à Madrid par des ressoritssants marocains. Un autre citoyen sahraoui a été menacé à Bruxelles. Les colons marocains à El Aaiun, sous ordre des autorités marocaines, ont attaqué les sahraouis et saccagé leurs propriétés plusieurs fois. Et maintenant, trois jeunes marocains viennent de tuer un citoyen sahraouis dans la ville de Tan-Tan, au sud du Maroc. parce qu’il avait des idées indépendantistes. Tan-Tan est une ville qui faisait partie du territoire sahraoui jusqu’à 1958, date à laquelle a été livrée au roi Mohamed V comme récompense pour sa participation dans la campagne contre l’Armée de Libération d’Allal El Fassi (Opération Ecouvillon).
Un autre exemple de cette campagne pour gagner l’adhésion du peuple marocain se trouve dans les sempiternels conflits avec l’Espagne.
L’Espagne est le premier allié du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental depuis l’accès du PSOE au gouvernement en 2004. Le plan d’autonomie marocain a été proposé est conçu à Madrid. Elle a vendu, à plusieurs reprises, de l’armement pour le prix symbolique d’un euro. Elle est le premier défenseur du Maroc, après la France, au sein de l’UE pour l’obtention d’un statu avancé, pour la signature des accords de pêche, etc. Cela n’a pas empêché les autorités du Maroc de créer des problèmes avec l’Espagne et apparement le gouvernement de Zapatero joue le jeu. A chaque fois, les responsables espagnols avancent la même formule : « nous avons obtenu des garanties que ces incidents n’ont aucune répercussion sur les excellentes relations entre les deux pays ». Devons-nous comprendre que le roi Mohamed VI a expliqué aux autorités espagnoles qu’il a besoin, de temps en temps, de mobiliser les marocains pour s’assurer leur soutien?
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