Sahara Occidental : Autodétermination à géométrie variable ?

La vision à double standard continuera-t-elle à s’appliquer pour privilégier la primauté des intérêts sur le droit international ?
C’est avec le «même esprit de coopération sincère», hautement revendiqué par le représentant du Front Polisario à l’Onu, Mohamed Boukhari, que les Sahraouis abordent la 5e édition de Manhasset. Même si les «circonstances tout à fait particulières» de la sauvagerie du camp Gdeim Izik, inscrite dans les fondements d’un ordre colonial anachronique, ont lourdement pesé sur le processus de négociation, la volonté sahraouie de paix jamais démentie est l’expression d’un attachement à la légalité internationale et au droit inaliénable à l’autodétermination.

Alors que l’Onu a célébré le cinquantenaire de la 1514, consacrant le droit à l’indépendance des peuples et des pays coloniaux, la question de la dernière colonie en Afrique interpelle la communauté internationale qui, comme ce fut le cas pour le Soudan, a décrété une mobilisation sans faille.

La vision à double standard continuera-t-elle à s’appliquer pour privilégier la primauté des intérêts sur le droit international ?

Pour le représentant du Front Polisario, «le succès du déroulement du référendum d’autodétermination du Su-dSoudan, tenu du 9 au 15 janvier en cours, démontre le bien-fondé de notre attachement à la voie référendaire comme la voie la plus démocratique pour répondre aux aspirations légitimes d’un peuple de décider de son avenir.»

Ce sont-là les «deux messages forts», à portée politique significative, qui militent pour l’organisation du référendum sahraoui renvoyé, à chaque fois aux calendes grecques, en raison des reniements de l’occupant et de la passivité de l’Onu.

Tout en rappelant que le Sahara Occidental a les «mêmes droits à s’autodéterminer que ceux de la Namibie, en 1989, du peuple du Timor-Est, en 2000, et du Sud-Soudan, en 2011», Mohamed Boukhari soutient à juste titre que «toutes ces circonstances nationales et internationales plaident pour une implication majeure du Conseil de sécurité de l’Onu en faveur de la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et pour la réactivation du processus d’application du plan de règlement de 1991 et des accords de Houston de 1997 qui sont les seuls accords acceptés par le Front Polisario et le Maroc et endossés par le Conseil de sécurité.» Face au diktat de l’occupant marocain et son intransigeance, le retour à la légalité et au consensus international s’impose pour sauver la région des démons de l’instabilité.
L.C.
Horizons, 23/01/2011

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