Comme prévu, les pourparlers informels Maroc-Polisario ont eu l’effet d’une cartouche à blanc. La rencontre n’a pas connu d’avancée majeure, reconnaît-on officiellement. Seule chose positive, les visites entre familles sahraouies des territoires occupés et des camps de réfugiés dans la Hamada de Tindouf ne se feront plus par voie aérienne uniquement mais s’accompliront à l’avenir par voie terrestre aussi.
Le Maroc, pour sa part, continue à tromper son monde en faisant miroiter des idées novatrices pour dynamiser le processus des négociations. Il continue à faire l’illusionniste et à gagner du temps. Cela lui a si bien réussi jusqu’à présent, pourquoi alors changer ? D’autant qu’il a réussi à asservir la diplomatie espagnole pour essayer de placer son produit : l’autonomie, dans un marché mondial qui ne jure que par ses propres règles dont l’autodétermination.
Trinidad Jimenez, la ministre espagnole des AE, qui avait conseillé au Polisario, juste avant la rencontre de Manhasset, d’accepter le fait accompli marocain et de trahir ainsi le peuple sahraoui, comme Madrid l’avait fait en 1975, devait rencontrer son homologue américaine Hillary Clinton. Les deux femmes devaient discuter justement du conflit du Sahara occidental né de l’invasion militaire maroco-mauritanienne du territoire, grâce à l’accord tripartite de Madrid de triste réputation.
Il y a exactement une semaine de cela, le porte-parole du département d’Etat, M. Philipp Crowley, évoquait la question sahraouie. « Nous continuons à soutenir le processus en cours de Nations unies en ce qui concerne le Sahara occidental », déclarait-il lors de son briefing quotidien. Or, le processus des Nations unies prévoit d’aboutir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », alors que le Maroc dit que la Seguia el hamra wa wadi edhahab c’est sa terre promise, que les Sahraouis sont ses djabbarine à lui, et que la consultation référendaire n’est pas envisageable quand on a la force et Paris pour soi ; il n’y a qu’à regarder Israël. La preuve, le Polisario et ses amis n’arrivent toujours pas à faire valoir l’utilité d’une protection des populations sahraouies dans les territoires occupés où les droits humains se font violer à huis clos.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 24/01/2011
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