La soumission plutôt que la tente ?

Les pourparlers maroco-sahraouis ont repris une nouvelle fois, hier, à un moment où l’opinion internationale se braque sur le sort de la Tunisie et du Liban, deux pays arabes en train de dérailler et dont le sort semble loin d’être fixé. Interminables et vains jusqu’ici, ces pourparlers furent précédés quelques heures auparavant par des déclarations d’officiels d’Espagne, pays qui se revendique d’une «neutralité active» dans le conflit du Sahara occidental qui nous empoisonne la vie au Maghreb et dont elle assume, qu’elle le veuille ou non, l’entière responsabilité. 
En 1975, Madrid avait vendu seulement 50 % du Sahara occidental au Maroc, aujourd’hui elle lui cède le tout et prive le peuple sahraoui de son droit à s’autodéterminer dans une consultation référendaire libre et honnête. Ces derniers temps, les officiels Espagnols commercialisent sans pudeur la proposition marocaine d’autonomie. Une proposition rejetée sans appel par le Polisario et qui ne déterminera rien dans l’affaire des terres arabes et africaines que Madrid devra tôt ou tard rendre au continent brun dont elles font physiquement partie. 
Trinidad Jiménez se fait plus éloquente que Paris ou que le roi Mohammed VI pour essayer de nous convaincre que la solution référendaire est «obsolète». Mais c’est Ramon Jauregui, le ministre espagnol de la Présidence, qui nous explique le mieux les mécanismes terre à terre de la pensée madrilène dans le largage du Sahara occidental. «Si j’étais le président du Front Polisario, je ne rejetterais pas l’option d’autonomie, au lieu de passer 30 ans sous des tentes», disait-il au magazine Vanity Fair. Mais c’est la faute à qui si le personnage n’a ni la noblesse ni l’esprit de sacrifice de Mohamed Abdelaziz et qu’il soit prêt, contrairement aux Sahraouis, à se prostituer pour obtenir le statut de sujet du roi sur sa propre terre ? Commentant le conseil de Jaureguin, Buchrata Beyoun, le representant du Polisario à Madrid, s’est félicité ironiquement de la «chance» des Sahraouis de ne pas avoir Jauregui à la tête du Polisario.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 22/01/2011

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