Citant un rapport publié à la fin de Décembre 2010 par Le Conseil Royal Consultatif pour les Droits de l’Homme (CCDH) du Maroc, où Rabat reconnaît la mort en détention de 350 Sahraouis, dont 14 enfants âgés de 3 mois à 14 ans, des femmes et des vieux, l’AFAPREDESA estime que ces crimes « décrits dans le rapport » ne peuvent pas être qualifiés autrement que comme des « crimes contre l’Humanité » tel que définis par le droit international coutumier, et particulièrement depuis le tribunal de Nuremberg jusqu’au Tribunal Pénale Internationale de La Haye.
« Ce rapport signé par une institution officielle d’un régime qui a tenté de dissimuler la réalité, pourtant évidente pendant plusieurs décennies, est un aveu d’un génocide perpétré à l’encontre du peuple sahraoui par les forces d’occupation depuis le premier jour de l’invasion militaire marocaine du Sahara Occidental en 1975 », relève l’ONG sahraoui qui réclame depuis des décennies de faire la lumière sur plus de 500 disparus sahraouis et autres 151 prisonniers de guerres encore aux mains du Maroc.
Pour l’Afapredesa, « cet aveu officiel de Rabat, loin de cicatriser les plaies, décapsule le dossier des disparus que le Maroc a voulu clore » et dissimule mal « une tentative de maintenir l’impunité des auteurs de crimes contre l’Humanité commis contre le peuple sahraoui ».
En conséquence, l’association exige des « réparations et des indemnisations pour les survivants et les familles des victimes de disparitions forcées pour les graves préjudices matériaux et moraux causés » et une investigation « crédible » sur les faits relatifs aux disparitions forcées et autres violations graves commises contre les citoyens sahraouis, qui doit se faire avec « la participation des organisations des droits de l’homme sahraouies, marocaines et internationales ».
Elle appelle également à « localiser les dépouilles mortelles et de les remettre aux familles afin de les identifier et de leur assurer une sépulture digne ».
L’ AFAPREDESA estime enfin que l’ONU, responsable d’assurer le respect des normes internationales des droits de l’homme, en particulier dans des territoires non autonomes, doit « prendre des mesures à la lumière de la reconnaissance officielle marocaine des crimes commis », et exiger en particulier de l’Etat marocain de « respecter les droits à la vérité, à la justice et à la réparation pour les personnes touchées par les disparitions forcées et autres crimes contre l’Humanité perpétrés au Sahara occidental ».
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