Xavier Harel , La Tibune.fr
L’entourage familial du président déchu contrôle une grande partie des secteurs économiques.
La chute du président Ben Ali, aujourd’hui réfugié en Arabie saoudite, pourrait rebattre les cartes de l’économie tunisienne. L’entourage familial du président, notamment les frères de son épouse Leila Trabelsi, a constitué au fil de vingt-trois ans de règne de Ben Ali un véritable empire allant des médias à la banque en passant par la grandes distribution ou le transport aérien. Les bases en sont aujourd’hui sérieusement ébranlées.
Pour les Tunisiens, la famille Trabelsi incarne les excès d’un régime qui avait fini par fonctionner comme une « quasi-mafia » pour reprendre la formule d’un télégramme diplomatique envoyé à Washington par l’ambassade des États-Unis à Tunis.
Plusieurs villas appartenant à la famille Trabelsi ont été pillées et incendiées ce week-end. Imed Trabelsi, l’un des neveux de Leila Trabelsi, a même été poignardé dans des condition encore troubles. Un pilote d’avion est devenu un héros de la révolution en refusant vendredi d’embarquer cinq membres de la famille Trabelsi.
Le carrefour de la corruption
« La famille élargie du président Ben Ali est fréquemment présentée comme le carrefour de la corruption en Tunisie, explique un mémo du 23 juin 2008 révélé par Wikileaks. Souvent qualifiée de quasi-mafia, une vague allusion à ?la Famille? suffit à indiquer de laquelle vous voulez parler. Il semble que la moitié de la communauté tunisienne des affaires peut se targuer d’être liée aux Ben Ali par un mariage ».
Le frère de Leila, Belhassem Trabelsi, est le membre le plus connu de la famille. Il passe pour avoir trempé dans un grand nombre d’affaires de corruption, depuis la réorganisation récente du conseil d’administration de la Banque de Tunisie jusqu’à des opérations d’expropriation et d’extorsion de pots-de-vin. Il possède par ailleurs de nombreuses entreprises, parmi lesquelles une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, une radio, des usines d’assemblage d’automobiles, le réseau de distribution Ford (voir graphique).
Les gendres de Ben Ali – il a eu trois filles d’un premier mariage et deux filles avec Leila Trabelsi – ont eux aussi grandement bénéficié des faveurs de leur beau-père. Marouane Mabrouk, par exemple, contrôle la banque internationale arabe de Tunisie et est actionnaire des magasins Géant et Monoprix.
La situation n’est pas sans rappeler celle de la Russie au début des années 1990. En arrivant au Kremlin, Vladimir Poutine avait mis au pas les oligarques les plus récalcitrants. Mikhaïl Khodorkovski, qui croupit en Sibérie, en est le meilleur exemple. L’ex-patron de Ioukos avait mis la main sur des réserves pétrolières phénoménales pour une poignée de dollars en contrepartie de son soutien à la réélection de Boris Eltsine en 1996.
Pour les Tunisiens, la famille Trabelsi incarne les excès d’un régime qui avait fini par fonctionner comme une « quasi-mafia » pour reprendre la formule d’un télégramme diplomatique envoyé à Washington par l’ambassade des États-Unis à Tunis.
Plusieurs villas appartenant à la famille Trabelsi ont été pillées et incendiées ce week-end. Imed Trabelsi, l’un des neveux de Leila Trabelsi, a même été poignardé dans des condition encore troubles. Un pilote d’avion est devenu un héros de la révolution en refusant vendredi d’embarquer cinq membres de la famille Trabelsi.
Le carrefour de la corruption
« La famille élargie du président Ben Ali est fréquemment présentée comme le carrefour de la corruption en Tunisie, explique un mémo du 23 juin 2008 révélé par Wikileaks. Souvent qualifiée de quasi-mafia, une vague allusion à ?la Famille? suffit à indiquer de laquelle vous voulez parler. Il semble que la moitié de la communauté tunisienne des affaires peut se targuer d’être liée aux Ben Ali par un mariage ».
Le frère de Leila, Belhassem Trabelsi, est le membre le plus connu de la famille. Il passe pour avoir trempé dans un grand nombre d’affaires de corruption, depuis la réorganisation récente du conseil d’administration de la Banque de Tunisie jusqu’à des opérations d’expropriation et d’extorsion de pots-de-vin. Il possède par ailleurs de nombreuses entreprises, parmi lesquelles une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, une radio, des usines d’assemblage d’automobiles, le réseau de distribution Ford (voir graphique).
Les gendres de Ben Ali – il a eu trois filles d’un premier mariage et deux filles avec Leila Trabelsi – ont eux aussi grandement bénéficié des faveurs de leur beau-père. Marouane Mabrouk, par exemple, contrôle la banque internationale arabe de Tunisie et est actionnaire des magasins Géant et Monoprix.
La situation n’est pas sans rappeler celle de la Russie au début des années 1990. En arrivant au Kremlin, Vladimir Poutine avait mis au pas les oligarques les plus récalcitrants. Mikhaïl Khodorkovski, qui croupit en Sibérie, en est le meilleur exemple. L’ex-patron de Ioukos avait mis la main sur des réserves pétrolières phénoménales pour une poignée de dollars en contrepartie de son soutien à la réélection de Boris Eltsine en 1996.
Commentaire de Diaspora Saharaui :
C’est exactement ce qui se passe au Maroc où l’ONA, entreprise du roi, et les sociétés de la famille Fassi et Fassi-Fihri, contrôle tous les secteurs de l’économie nationale marocaine.
La mafia marocaine aussi avait été dénoncée dans les câbles des diplomates américains diffusés par Wikileaks.
Au Sahara Occidental, les grands de l’armée contrôlent tous les secteurs de l’économie au pays, en particulier le secteur de la pêche où le Général Bennani, commandant du Secteur Sud, possède plus de 30 bateaux de pêche. Sans parler de Khalihenna Ould Errachid, un des hommes les plus riches au Maroc, sa famille et son clan qui pendant plus de 35 ans ont bénéficié des faveurs du Makhzen et des avantages octroyés aux territoires sahraouis pour attirer le plus grand nombre possible de colons et pour acheter les voix dans les élections locales.
Tôt ou tard, les marocains aussi se soulèveront contre la mafia du roi. Ce n’est qu’une question de temps.
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