Ben Ali est, donc, persona non grata en France. Il ne peut pas couler une retraite tranquille en France, comme jadis Duvalier ou d’autres. Ce n’est pas le premier. Omar Bongo, lui-même, à la fin de sa vie, a dû finalement vivre son agonie de l’autre côté de la Méditerranée. Il est en errance comme le Shah d’Iran, ou Mobutu Sese Seko qui a fini ses jours à côté d’un autre dictateur de son espèce, le roi Hassan II.
La France, premier allié de Ben Ali tourne la veste pour condamner après avoir soutenu un régime dictatorial. Tout comme le pays de l’Oncle Sam. Dans un communiqué, le président Barack Obama a salué pour sa part «le courage du peuple tunisien ».
L’exemple tunisien sera suivi en premier par le peuple marocain qui vit dans une situation plus pénible encore. Conscient de cette réalité, le gouvernement marocain a interdit une manifestation de solidarité avec le peuple tunisien. La panique règne depuis quelques jours à Rabat. La ressemblance des deux régimes alliés de la France fait que l’un pense à l’autre.
Au Maroc comme en Tunisie, derrière les plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nombreuses et bon marché et une économie saluée par les institutions internationales, se trouve un régime dictatorial, une corruption qui gangrène, et une crise économique qui rend le peuple très impatient. Et puis, vous avez aussi dans les deux cas, un seul argument, un seul atout de ces régimes face à leurs alliés occidentaux, c’est-à-dire, qu’ils sont le rempart face à l’islamisme. La peur de l’islamisme ou le terrorisme d’Al Qaïda étant le prétexte bien commode pour modeler un pays à la guise des intérêts de l’occident! Prétexte, et catalyseur… Un argument trop court évidemment.
Dans les deux pays, on parle de démocratie et des droits de l’homme, d’ouverture, libéralisation, etc… tous ces mots qui ont fini par perdre tout sens au sein de la population. Des promesses juste le temps que l’opinion publique s’endorme, et puis la répression reprend.
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