Incidents d’El Aaiun : le Polisario conteste l’enquête du Maroc

Aucune arme à feu n’a été utilisée par les militaires marocains le 8 novembre dernier lors du démantèlement du camp sahraoui de Gdim Izik, au Sahara Occidental, affirme le rapport de la commission d’enquête composée de 13 députés marocains qui a été présenté mercredi au parlement. « Les revendications pacifiques et légitimes des habitants de Laâyoune ont été instrumentalisées par des terroristes et des repris de justice d’obédience séparatiste dans le cadre d’un plan visant à porter atteinte à la stabilité et à l’unité du Royaume », indique le rapport, alors que les Sahraouis revendiquent un référendum sur leur autodétermination depuis que le Maroc occupe leur territoire (1975). 
« Cette analyse reflète exactement le point de vue du Maroc », indique à la MISNA Omar Mih, représentant du Polisario en Italie, « mais tous les rapports des ong qui ont examiné les faits de Laâyoune la contredisent. Les militaires ont eu recours à la violence, aux armes et à la torture ». Le Polisario réclame depuis des mois la formation d’une commission d’enquête indépendante, requête à laquelle s’est toujours opposé le Maroc, en dépit de la position prise par le parlement européen, qui s’est dit favorable à l’ouverture d’une enquête de l’Onu sur les faits à Gdim Izik. 
À plus de deux mois des faits, « les gens ont encore peur, les déplacements sont entravés, le territoire n’est pas sorti de la crise », soutient M Mih, alors que 132 militants ont été arrêtés par les forces de l’ordre marocaines pendant les jours qui ont suivi les violences, dont 20 seront prochainement jugés devant un tribunal militaire marocain. Le cycle des négociations entre le Maroc et le Polisario devraient reprendre le 20 janvier prochain à New York sous l’égide de l’Onu.
MISNA, 15/1/2010

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