Les derniers évènements dans les territoires sahraouis occupés en débat au Parlement italien

Rome, 12/01/2011 (SPS) Les évènements dramatiques survenus dernièrement dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment le démantèlement sanglant du camp sahraoui de Gdeim Izik (camp de la liberté) près d’El Aaiun, ont fait l’objet mardi d’un débat à la Chambre italienne des députés.

Le débat a fait suite à une question de la députée italienne, Carmen Motta (Parti démocratique), adressée au gouvernement, portant sur sa position à propos des évènements sanglants d’El Aaiun et de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental occupé par le Maroc.

Dans sa réponse, au nom du gouvernement, le secrétaire d’Etat auprès du ministère italien des Affaires étrangères, M. Alfredo Mantica, a assuré que l’Italie « suit de près le différend entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, en étroite coordination avec ses partenaires européens ».

Il a ajouté que sur le plan bilatéral et multilatéral, « nous avons demandé à plusieurs reprises aux deux parties de maintenir un dialogue ouvert, sans conditions préalables, pour parvenir à des résultats concrets dans les négociations en cours sous les auspices de l’Organisation des Nations unies ».

Mantica a souligné, à cet égard, que l’Onu est « le seul cadre dans lequel il pourrait y avoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ».

C’est pourquoi, a-t-il affirmé, l’Italie « soutient pleinement » l’action de la médiation menée par le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel, rappelant que son pays contribue, depuis sa création, à la mission de l’Onu dans la région (Minurso).

« Nous nous sommes félicités de la récente reprise des discussions informelles entre Maroc et le Front Polisario. Pour la première fois, les parties ont discuté (…) des aspects opérationnels du programme qui vise à renforcer la confiance mutuelle, géré par le Haut commissariat au réfugiés (HCR), parvenant à un accord permettant la reprise des visites entre les familles sahraouies », a-t-il souligné.

Le ministre italien a rappelé, en outre, que deux rounds de négociations sont prévus pour la première moitié de cette année, estimant qu’il y a des « signes encourageants ».

Evoquant la situation humanitaire, M. Mantica a affirmé que le gouvernement italien suivait « sans relâche », avec l’Union européenne et les partenaires internationaux, les conditions au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés.

Il a rappelé, dans ce cadre, que le 9 novembre dernier, le ministre italien des Affaires étrangères avait exprimé « sa grande préoccupation pour les victimes et les nombreux blessés des affrontements ayant suivi » le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik.

M. Frattini avait alors appelé les parties à poursuivre un dialogue constructif lors des négociations sous les auspices de l’Onu pour trouver une solution pacifique et « maintenir le calme nécessaire et la retenue afin d’éviter d’autres affrontements qui causeraient de nouvelles effusions de sang ».

Le secrétaire d’Etat a souligné que « l’Italie a également accueilli favorablement la résolution, le 25 novembre, du Parlement européen, demandant à l’Organisation des Nations unies d’aider à faire la lumière sur les incidents dans le camp de Gdeim Izik, et à la Commission européenne d’assurer une circulation suffisante de l’aide humanitaire ».

Concernant ce dernier point, il a indiqué que son pays a depuis longtemps été « à la pointe », avec un « engagement important » de sa coopération, de l’aide humanitaire et alimentaire fournie aux réfugiés sahraouis.

M. Mantica a rappelé, à cet égard, qu’en 2010, l’Italie a contribué pour un montant de 300.000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM), ajoutant que la liste des produits alimentaires a été convenue avec le représentant du Front Polisario en Italie.

« Nous avons, également, contribué, pour 530.000 euros, au financement des activités du HCR dans les camps de réfugiés, afin de combattre la malnutrition, surtout chez les enfants, améliorer l’accès aux soins médicaux de base et les conditions d’hygiène et encourager l’échange de visites entre les familles sahraouies », a-t-il poursuivi.

Dans sa réponse, la députée Carmen Motta a dit qu’il était attendu « plus de courage » de la part du gouvernement dans sa « position par rapport aux incidents graves au Sahara occidental ».

Elle a salué la référence du représentant du gouvernement à la résolution adoptée par le Parlement européen à propos des évènements d’El Aaiun, préconisant la mise en place d’une « enquête internationale indépendante » pour faire la lumière sur ces évènements ainsi qu’un « mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ».

La députée a conclu en exprimant l’espoir que la position de l’Italie sera « en faveur de la paix, de l’autodétermination et du respect des droits humains fondamentaux » au Sahara occidental. (SPS) 

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