Cette nuit, l’ambassade de Tunisie à Berne, capitale de la Confédération Helvétique, a été prise pour cible. Des feux n’ont pu être vraiment allumés cette nuit, à 0h40. Normal, il a plu comme vache qui pisse.
Ils annoncent une météo plus clémente à partir de demain.
Toujours est-il que le dictateur Ben Ali, surnommé «président Bac-3» par les Tunisiens (j’ai toujours adoré l’humour des gens de Tunis) doit se casser.
Et qu’on arrête de dire que ce sont des islamistes ou des terroristes qui sont derrière tout ça!
Il est interdit de tout faire, dans ce pays et ce n’est pas en allant à Djerba qu’on va savoir ce que subissent les Tunisiens depuis le coup d’Etat que Ben Ali a fomenté contre Bourguiba, ledit Bourguiba qui a lui aussi subi «La révolte du pain» fin 1983.
Et une pensée pour mon meilleur ami de l’époque (il a été chassé de Suisse par la suite) qui me traduisait la colère les manifestants alors que les journalistes en traduisaient l’euphorie…
Que la Tunisie n’est simplement qu’un pays qui n’a pas d’autre richesse naturelle que celle du tourisme.
Les jeunes Tunisiens ne sont pas des ânes et nombreux ont pu faire des études. En ça, Ben Ali a quand même laissé l’école obligatoire de base. Mais qu’a-t-il fait d’autre que de ramasser le blé des Occidentaux aux seules fins personnelles.
Et selon Lucille Morillon responsable de nouveaux médias chez Reporters sans frontières:
«On peut dire aujourd’hui, On découvre l’étendue de la censure avec l’importance des manifestations en Tunisie, mais cette censure d’internet n’est absolument pas nouvelle, c’est probablement un des pays qui a le plus investit dans les logiciels de censure de chiffrage du net, et la surveillance des internautes et ça fait des années que ça dure. On mesure aujourd’hui l’importance, mais ça fait des années que la Tunisie censure, sous prétexte de bloquer des sites pornographiques ou terroristes, bloque en réalité les deux positions: la politique et les sites d’information indépendants.»
Et de me souvenir ma déconfiture, voire mon envie de casser le poste TV, il y a maintenant presque 20 ans, quand le noble capitaine, aux yeux énamourés allait enfin embrasser la jeune suffragette, sur un voilier du 18 ème siècle, et qu’enfin, enfin…plus rien! Pendant une dizaine de minutes. Je suis dans l’incapacité de relater ce film que j’ai vu en pointillé. Ma première expérience de censure, dans une maison à l’Est de Tunis, où enfin, on allait pouvoir regarder autre chose que du football!
Extrait d’un membre du parti Pirate, 3 des membres de ce parti en Tunisie ont été arrêtés vendredi passé, placés en garde à vue avant d’être relâchés dimanche. Témoignage d’un d’eux, via Internet, plus sécurisé.
- Nous, on essaie de relayer le maximum d’informations vu qu’il y a un black out médiatique total en Tunisie. Les sources d’informations, ça reste par internet en un et en deux, les chaînes satellitaires qui parlent de la situation. Car on peut dire que, ni les Tunisiens, ni le gouvernement, ni les privés, ne peuvent rendre l’information de façon crédible. Donc on passe l’information avec beaucoup de photos par rapport aux dernières manifestations, là, avant-hier, où il y a eu des morts, une vingtaine de jeunes qui sont arrêtés ou tués par balles. C’est très censuré, mais on arrive, avec tout le monde qui passe l’information, à travers facebook, à travers twitter, à travers les mails.
- Donc aujourd’hui, le gouvernement tunisien surveille l’accès internet, mais on ne peut pas dire non plus qu’il bloque Internet?
- C’est plus subtil que ça. On va dire que facebook est hautement censuré, les médias étrangers sont hautement censurés, c’est-à-dire que des pages, des articles prétendent que Sidi Bouzid ou tout se qui se passe en ce moment en Tunisie est bloqué. Il faut dire aussi que les Tunisiens se sont aussi adaptés à cette censure-là et s’adaptent assez vite. L’information circule à travers les jeunes et tout. Donc il y a toujours des moyens pour contourner cette censure. Nous, le parti pirate, on a travaillé beaucoup pour passer des clés USB, des CD avec des installations de «TORS». C’est un logiciel qui nous permet de contourner la censure et de crypter les connexions. Comme ça, beaucoup de Tunisiens peuvent les voir.
- Pour l’instant, le gouvernement n’a pas moyen de stopper cette nouvelle façon, pour vous, Tunisiens, de communiquer, de passer des informations?
- Disons, ce n’est pas qu’ils n’ont pas la façon de le faire. Ils font ça subtilement. Ils ont peur que la situation devienne pire, parce que si aujourd’hui facebook venait à être complètement censuré, ou venait comme on a entendu en Algérie, il est censuré depuis hier, si il venait à être coupé, bloqué en Tunisie, ça créerait encore plus de protestations. Et les jeunes seraient vraiment, vraiment dégoûtés.
RSR a 1ère, du 11 janvier 2011.
Depuis, Le grand Ben a envoyé l’armée et, ironie des événements, les jeunes se protègent des balles de la police derrière les chars militaires.
Que font les Occidentaux?
Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères et Européennes proclame qu’il faut aider Ben Ali, «Président-dictateur-ancien chauffeur du père de sa femme actuelle» qui ne respecte absolument pas les droits fondamentaux des droits de l’homme. La France se doit de lui partager son «Savoir-faire» en matière de sécurité!!
Mais qu’attendre de la France, quand Sarkozy va faire mimi à Ali, en mai 2008 (et non en juillet-août 2008) pour signer des accords économiques, sous-entendant: «Je te file du fric, mais tu gardes tes citoyens à l’intérieur de ton pays, on a déjà assez de Maghrébins chez nous!»
Sarkozy va-t-il être le grand sauveur du dictateur?
FAICMFSF, 12/1/2011
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