La méthode utilisée pour arriver à ce but a été la création d’un fanatisme animateur, une hystérie collective, où les marocains ont une réelle foi sans aucun besoin de preuves pour croire. Le pays suit le démi-dieu qui le guide dans une marée de sentiments exaltés. Pour cela, les moyens ne manquent pas. Au Maroc, il n’y a pas de presse indépendante. Le seul journal indépendant, Le Journal Hebdomadaire, a été liquidé de la manière la plus scandaleuse. Le magazine Tel Quel, selon certaines sources, a été créé par le Makhzen pour le substituer. Sur le terrain, il n’y a que la presse partisane qui multiplie les messages destinés à frapper les espris des citoyens.
Le Makhzen, pour « prouver » sa force et gagner des adhérents à sa « cause » multiplie les grands spectacles où se manifeste l’adhésion du plus grand nombre de gens comme des parades sportives. Le Makhzen multiplie les cérémonies à grand spectacle qui révèlent la « supériorité » du régime alaouite. Le culte du roi est un élément essentiel dans la mobilisation des masses marocaines. Le roi doit incarne la nation. Ils travaillent ardemment pour faire croire aux marocains que la dynastie alaouite est l’essence de l’existence du Maroc qu’on veut « millénaire ». Ils sont allées même jusqu’à proclamer le roi descendant du prophète Mahomet tout en cachant que la mère de Hassan II était une esclave offerte en cadeau par le Pasha Leglaoui. L’image diffusée sur le roi est qu’il est l’héros d’une transition imaginaire que la France et le lobby sioniste ont réussi à implanter dans les cerveaux de presque la totalité des marocains.
Pourquoi un régime dictatorial a besoin de mobiliser les masses populaires? Dans le cas du Maroc, parce que le Makhzen a une peur bleue de l’opinion publique marocaine. Le régime n’est rassuré que s’il se sent soutenu par le peuple, parce que l’opinion de celui-ci est décisive dans les destins des nations. Pour pouvoir mener à bien sa politique dictatoriale, le régime marocain a besoin de stabilité interne pour affronter les « risques externes » engendrés par le conflit du Sahara Occidental. L’armée a été muselé avec l’argent de la corruption, la contrebande et le pillage des richesses sahraouies, mais ce n’est pas le cas du peuple qui vit encore dans des conditions précaires à cause de la politique de ses dirigents et le risque d’un soulèment populaire ne laisserait pas le palais se libérer pour les plans stratégiques concoctés par Paris et Washington.
Les mobilisations organisées contre l’Espagne sont un exemple vivant de cette politique. L’Espagne n’a jamais été un ennemi du Maroc et n’a jamais soutenu le Polisario, ni à l’époque de Felipe Gonzalez, ni à celles d’Aznar et Zapatero. Au contraire, Rabat sait très bien qu’il peut compter sur leur aide pour mater le peuple sahraoui. Pour cela, des armes ont été fournis au Maroc au prix d’un euro symbolique. Le but de ces mobilisations est de faire croire aux marocains que le problème ne vient pas des sahraouis, mais d’ailleurs. L’éternelle histoire de l’ennemi extérieur. D’après les responsables marocains, les sahraouis sont heureux et fidèles au trône alaouite. Une « fidélité » qui leur coûte cher : répression, emprisonnements, marginalisation, colonisation…
A l’époque de Hassan II, il prétendait que les unités qui attaquaient les forces armées marocaines, étaient composées de vietnamiens et des cubains et non pas de sahraouis. Aujourd’hui, si ce n’est pas l’Algérie, c’est l’Espagne. Rabat ne dit jamais que ce sont les sahraouis qui lui rendent le trône aussi difficile. Reconnaître devant le peuple marocain, que le roi a été vaincu par un petit peuple est une humiliation pour un régime qui ne cesse de parler des capacités du Maroc pour devenir la première puissance économique et militaire de la région.
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