Sud Soudan : Katanga bis, comme les faits se répètent avec le même modus opérandi. Béchir, président du Soudan aura eu raison de s’opposer au diktat étranger et à l’arrogance des capitales occidentales qui projetteraient de couper le pays en deux afin d’avoir les mains libres pour faire main basse sur les ressources dont regorge le Sud Soudan. En plus que la CPI est accusée de déstabiliser le Soudan, nous voilà ainsi en plein dans le référendum à deux vitesses, voire une autodétermination à géographie variable ou les décideurs étrangers veulent impliquer le président soudanais à s’associer à diviser le pays dans le but d’avoir concomitamment les mains libres, un champ de manœuvre sans entraves dans le but de pomper plus facilement dans les réserves pétrolières du Sud.
On continue à emboiter le pas au Kosovo ou son indépendance n’a fait que susciter des crispations et certaines préoccupations qui ont valu à la Serbie d’être amputé d’une partie de son territoire et ou l’on s’en souvient, Belgrade s’était illustré par de graves violations à l’encontre des droits de l’homme et une guerre déstabilisatrice pour les Balkans. Si l’exemple du précédent de l’indépendance du Kosovo a fait couler beaucoup d’encre, ses stratèges veulent le transposer sous d’autres cieux, voire même l’exporter en Afrique par la force. Est-ce que le Sud SOUDAN présente des similarités avec le Kosovo au point de justifier une ingérence des pays étrangers qui s’arrogent curieusement le droit de redéfinir les contours géopolitiques et géostratégiques de chaque état ? Et cette fois le maillon faible qui ne peut résister qu’à son corps défendant, en l’occurrence le SOUDAN ne pourra que difficilement s’y opposer dans un concert des Nations ou l’organisation de l’Unité Africaine brille en étant aux abonnés absents.
Les occidentaux pensent pouvoir profiter à profusion de la naïveté de la communauté internationale mis au pilori devant un coup de force proche du fait accompli des capitales occidentales afin de faire adopter le referendum sur le sud Soudan, referendum motivé plus particulièrement pour des raisons économiques et stratégiques que pour des raisons humanitaires qui attendriraient les Européens. Ce referendum prônée par le locataire de l’Elysée qui clame haut et fort que PARIS n’a de leçons à recevoir de personne dans l’affaire des otages du Mali n’est pas sans rapport avec les ingérences étrangères qui viennent surgir par cette artifice et conforter leur projet de s’implanter dans la région, et ce, au mépris de la souveraineté du Soudan qui n’est pas négociable. Le Soudan souverain qui ne veut pas voir sa politique dictée par l’étranger serait en voie de partition et servirait incontestablement les appétits insatiables et cupides de ses prédateurs aux relents néocolonialistes. Quelle meilleures mobile les occidentaux arguent devant le dépeçage d’un état souverain afin de mieux faire main basse sur les réserves pétrolières du Sud SOUDAN alors que ces mobiles qui n’apparaissent même pas en filigrane sont les raisons inavoués car inavouables des véritables enjeux qui se dessinent aux confins du Soudan. Toutes ces manœuvres politiciennes sont l’œuvre des prédateurs du Soudan qui ne cachent pas leur intention de créer un état au Sud du Soudan alors qu’ils sont frappés de tétanie quand il s’agit de créer l’état palestinien, projet qui a été relégué aux calendes grecques. Cela nous rappelle le même scénario initié et peaufinée par le colonialisme belge lequel, ne pouvant soudoyer et mettre au pas Patrice LUMUMBA, héros de l‘Afrique aurait trouvé le sésame de puiser les ressources du sous-sol congolais en procédant à une partition du pays et en séparant le Katanga du pays devenu la proie idéale du colonialisme. On se rappelle de Moïse TSHOMBE, cet horrible tortionnaire qui avait fait allégeance à Bruxelles et qui était l’homme de main afin de réaliser les velléités des puissances coloniales.
– LES MULTINATIONALES COUPABLES D’AVOIR DETRUIT L’ENVIRONNEMENT AU CONGO ET AU NIGERIA DOIVENT ÊTRE MISES SUR LA SELLETTE AFIN DE REPONDRE DE LEURS MEFAITS
Le Conseil de sécurité de l’ONU vient d’exprimer sa «profonde préoccupation» face au retard dans l’organisation du référendum au Sud-Soudan, devant aboutir, si tout va bien – ou mal, c’est selon – à la partition du plus grand pays d’Afrique. Mieux encore, les cinq gendarmes du monde invitent et SOMMENT le gouvernement soudanais «à agir d’urgence» pour «garantir la tenue pacifique et rapide d’un référendum crédible et libre dont les résultats reflèteraient la volonté de la population du Sud-Soudan et d’Abyei». Faut-il rappeler expressément que le conseil de sécurité de l’ONU n’est nullement prompt à exprimer sa vive préoccupation sur l’état de déliquescence du Congo suite aux multinationales qui ont pris pied dans le pays pour favoriser la paupérisation des couches sociales durement frappés par le manque d’eau, l’ électricité, les routes, les écoles et par la contamination de l’environnement imputables aux entreprises étrangères manifestant une cruelle et criminelle insouciance. Qu’il est finalement facile d’organiser un référendum d’autodétermination du sud du Soudan très riche en pétrole ! On a peine à croire que les Etats-Unis, mais surtout la France, soient capables de montrer autant d’empressement à voir les Soudanais du Sud user de leur «droit» de disposer d’eux-mêmes. C’est carrément un chef-d’œuvre de diplomatie-fiction que nous propose ce communiqué du Conseil de sécurité, alors que les malheureux Sahraouis d’El Ayoun qui réclament ce droit à cor et à cri depuis 35 ans l’ont payé de leur sang, au nez et à la barbe de ces maîtres du monde.
Et pour cause, le jour même de cette affliction – dégoulinante de pétrole – sur le sort des Sudistes du Soudan, la France a brandi son veto contre l’envoi d’une commission d’enquête au Sahara occidental pour faire la lumière sur le raid marocain et dont plusieurs observateurs ont qualifié cet acte de génocide. Il faudra sans doute encore plus pour interpeller l’ONU et les diverses organisations des droits de l’homme.
Nous voilà ainsi en plein dans le référendum à deux vitesses, voire une autodétermination à géographie variable ou les décideurs étrangers veulent impliquer le président soudanais à s’associer à diviser le pays dans le but de pomper plus facilement dans les réserves pétrolières du Sud.. Pourquoi et par quelle argutie juridique, en effet, donne-t-on le feu vert aux chrétiens soudanais de disposer d’eux-mêmes et de leurs richesses et, dans le même temps, on donne presque un autre feu vert au Maroc de mater la volonté populaire des Sahraouis quitte à provoquer des déplacements de populations via un génocide orchestré par les hauts dignitaires du Palais Royal ? Cela s’appelle la loi du puissant, celle de cinq permanents du Conseil de sécurité qui décident du sort de la planète à l’aune de leurs intérêts bien compris.
Prendre pied au sud du Soudan offre, on le sait, des perspectives à très forte valeur ajoutée pour les Etats-Unis et la France sur le double plan économique et géopolitique. Ce n’est pas par hasard que le président américain Barack Obama a autorisé l’exportation, à titre «exceptionnel», d’ordinateurs au Soudan pour servir durant le référendum. Obama a même tordu le cou à un article du «Trade Sanctions Reform and Export Act», interdisant des transactions financières avec le Soudan, comme mesure de «sécurité nationale». Il est tout a fait curieux cet engouement brusque de l’ONU, des Etats-Unis et des puissances occidentales pour le Sud du Soudan dont ils voudraient tous s’accaparer et c’est chose faite avec ce referendum qui ouvrirait la voie à toutes les convoitises et à la mainmise étrangère dont sont très friands les pays capitalistes et en particulier les pays les plus industrialises de la planète qui ont su trouver le filon pour prendre pied au Soudan.
La fin justifiant les moyens en créant un état dans un état, il faut croire que l’odeur du pétrole de la région d’Abyei autorise toutes les entorses et tous les reniements. Les seigneurs du Conseil de sécurité ne s’encombrent même pas de scrupules pour dicter exactement le contraire de ce qu’ils refusent aux Sahraouis. Pour eux, l’objectif stratégique est de diviser le Soudan en deux, avec un Nord musulman de type moyenâgeux et un Sud chrétien qu’ils se chargeront d’arrimer au monde occidental devant servir de pré carré et de tremplin à de futurs opérations stratégiques dans la région. Une espèce de «Soudanestan» comparable à l’Afghanistan.
Souleiman
La Voix des Opprimés, 8/1/2011
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